Chandler fait partie du patrimoine mondial. On parle
de climat chandlérien. On convoque Marlowe dès que surgit un avatar
contemporain qui boit sec et bouscule l'ordre établi. Avec Hammett, il fait
figure de mètre étalon d'une certaine élégance littéraire dédiée à la vulgate
du crime. Avant la fatale dissection de l'œuvre dans les tripots
universitaires, il y a eu la gloire suspecte hollywoodienne, Bogart-Bacall, le
mythe et l'effacement du texte. Indispensable alors de retrouver l'original et
la magie intemporelle de Cahuenga Boulevard.
The Long Goodbye - Raymond Chandler - Folio policier - 464 pages - 7,40 € -
Lionel
Germain – Sud-Ouest-dimanche – 16 novembre 2008
Marlowe n'existe pas encore. Il est ébauché ici à travers des personnages en construction, simples silhouettes qui s'entraînent à encaisser les coups de matraque, à siffler le scotch au goulot et à se méfier des belles blondes. D'une affaire de racket à une autre, le Privé ne tient debout que grâce à une morale très personnelle et à un foie capitonné.
"A quoi allons-nous boire?", demande-t-il
à la fin d'un épisode. "Contentons-nous de boire", répond le flic.
Les ennuis, c'est mon problème (nouvelles) – Raymond Chandler – Omnibus – Préface d'Alain Demouzon – 1191 pages – 29€ -
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 31 mai 2009