À mille lieues des effusions machistes que la corrida a suggérées à certains écrivains, le récit de Gaël Tchakaloff est celui d'une rencontre avec une divinité tombée de l'Olympe directement sur la selle d'un cheval. Léa Vicens est une "torero", sans doute l'une des meilleures, si l'on en croit le témoignage de l'écrivaine, mais c'est surtout une énigme qui a épousé les arabesques entre ombre et lumière dont ses chevaux chorégraphient la danse de mort.
Et c'est bien parce que la mort est invitée à conclure le ballet que Gaël Tchakaloff lutte entre la nausée et la fascination inconditionnelle. Pas du tout un plaidoyer pour la corrida mais un questionnement sur le surgissement de la grâce dans le cercle tragique.
La vie à mort - Gaël Tchakaloff – Flammarion Versilio – 236 pages – 21€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain