Quand les écrivains racontent des histoires d'écrivains les embrouilles se planquent dans la bibliothèque. A.J. Finn ne semble avoir inventé son personnage que pour nous piéger au cœur du labyrinthe où une ronde vertigineuse de romanciers nous interpellent en secret. Sebastian Trapp, auteur de polars donc, invite chez lui Nicky Hunter, lectrice de son œuvre et spécialiste de littérature policière. Dans cette demeure de San Francisco, tout nous renvoie déjà au gothique du genre.
Confidente entourée d'une famille recomposée plus ou moins hostile à sa présence, Nicky s'intéresse à la disparition mystérieuse de la première femme et du fils de l'écrivain vingt ans plus tôt. Et pendant qu'on progresse vers un dénouement digne du meilleur suspense de l'époque victorienne, de chapitre en chapitre se glissent les échos parfois mutins de plus d'un siècle de littérature policière. Gare à vous monsieur Trapp, comme le suggère Chandler dans "The Long Goodbye": "Il n'y a pas pire piège que celui qu'on se tend à soi-même."
Fin de l'histoire - A.J. Finn – Traduit de l'américain par Chloé Royer – Presses de la Cité – 608 pages – 21,50€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain