Le héros sans nom de Kaa va tenter de prouver l'innocence du fils de son ami accusé d'un crime sadique. On est en plein brouillard comme le signale une correspondance de Hegel à Victor Cousin datée du 1er juillet 1827. C'est normal pour un aventurier à l'affut des "silhouettes de mort sous la lune blanche" qui s'apprête à déclencher "les puissances nocturnes et bestiales". A peine le temps d'effleurer l'ouvrage de Mona Ozouf sur la fête révolutionnaire, et il avance, pareil à un Hercule Poirot sous amphétamines capable d'identifier dans la neige le dessin de pneus Continental super contact.
Une gorgée du "monde comme volonté et comme représentation" de Schopenhauer avalée rapidement en prélude au "journal d'une femme de chambre" d'Octave Mirbeau et c'est déjà l'heure de déclencher un feu d'enfer, de laisser les vivants s'occuper des morts, de boucler enfin la valise pour se faire oublier ailleurs. En ramassant quand même la monnaie qui traîne sur la table. Comme dit Kaa: "il faut bien avoir un défaut, sinon, à la fin, ça finirait par devenir suspect." A la fin, ça finit toujours.
On commence à tuer dans une heure – Kaa – Fleuve noir - ***
Lionel Germain