Pascal Marignac, né en 1945 et mort en juin 2002, est d'abord prof de philo en Bretagne avant de se lancer dans l'aventure du polar en 1984. Avec "Silhouettes de morts sous la lune blanche" et "La Princesse de crêve" au Fleuve noir, sous ce pseudonyme de Kaa emprunté au personnage du serpent dans le Livre de la jungle, il crée un aventurier sans nom qu'on retrouve encore dans "Mental". Courant après un rêve aussi inaccessible que l'or des alchimistes, d'une froideur méthodique, il cultive la manie d'autopsier les armes et les munitions à la manière des héros de Manchette. On peut l'appeler Cinquante, mais c'est un nom d'emprunt et sa véritable identité reste inconnue.
Une organisation criminelle essaie par le chantage de lui faire exécuter un contrat. La cible, c'est Mental, son frère, son double, aussi intelligent, cynique, excessif et désabusé que lui-même. Au cours de cet affrontement, on apprendra que "Cinquante" joue très bien la Ballade n°3 en la bémol majeur, opus 47 de Chopin, que le Pleyel est un piano supérieur au Steinway, et que l'énergie à la bouche d'une cartouche NATO 7,62x51 est de 3250 joules.
Mental – Kaa – Fleuve noir Spécial police (1984) – ***
Lionel Germain