A travers un premier roman noir, Pascal Canfin prolonge son engagement de député du Parlement européen contre le crime organisé. Son trader s'appelle Nourad Gacem. Il porte un magnifique costume trois pièces prince-de-galles, son regard vert-chat déstabilise ses interlocuteurs, il a l'arrogance de ceux qui chaussent des mocassins à 1800 livres et s'offrent des safaris en Namibie pour 20 000 livres la semaine.
Héros négatif basé à Londres au sein de la "Française des Banques", jongleur sur ce tapis vert monstrueux que représente le marché boursier, Nourad Gacem est également le relais des comptes off-shore les moins recommandables. Le narrateur sollicité pour divulguer les combines sordides entre Daesh et une haute finance peu scrupuleuse est un journaliste.
Ce pourrait être une aubaine pour son journal à condition de ne pas se trouver au cœur d'une manipulation dont les commanditaires nous seront révélés en fin de parcours. Entretemps, le lecteur aura droit à une excellente leçon de géopolitique doublée d'une immersion fascinante dans le marais des transactions boursières.
Le banquier de Daesh – Pascal Canfin – Éditions de l'Aube, L'Aube noire – 216 pages – 18€ - ****
Lionel GermainLire aussi dans Sud-Ouest