La libido comme les flux financiers génèrent des turbulences dont les plus belles vagues se sont dissipées à la fin des années 80 sur les eaux du Lac de Genève. Joseph Incardona connaît bien cette Suisse où l'on lessive l'argent sale. Svetlana, jeune financière, et Aldo, professeur de tennis, symbolisent les deux faces d'un obscur désir de puissance.
Le roman maîtrise tous les paramètres du drame et on "se fait réellement un film" avec la certitude que la littérature nous en donne plus. Comme Matt Mauser, le personnage du détective, loin de sa gloire hollywoodienne, rendu à la grisaille des adultères et à ce "Private Eye" braqué sur les étreintes sordides. Indispensable à ceux qui veulent tout savoir sur la "grande comptabilité cosmique" et la mécanique des fluides.
La soustraction des possibles – Joseph Incardona – Finitude – 390 pages – 23,50€ - ****
Lionel Germain