Le
trafic d'organes a eu son heure de gloire et il fut un temps où l'on débitait à
la chaîne dans le thriller américain. Le
cauchemar distrayant est destiné à nous convaincre du doux rêve qu'est la
réalité. Mais Nisbet préfère le dynamitage féroce du réel qui par comparaison
transforme le suspense traditionnel en bluette. Son héros est quasiment un
clochard reconverti en banque d'organes par une mafia délirante. Le corps,
ultime matière première d'un monde où tout est marchandise, finira sur l'étal
du dealer. Saignant.
Prélude
à un cri – Jim Nisbet – traduit de l'américain par Freddy Michalski – Rivages
noir – 610 pages – 10,65€ -
Lionel Germain – Sud-ouest-dimanche – 14 septembre
1997