Jurica Pavicic n'écrit pas des romans d'action, encore moins des "Whodunit". Ses portraits introspectifs installent un climat d'inquiétude autour d'une intrigue dont le lecteur a l'impression de posséder les clés avant de se soumettre aux personnages. Katja est une femme de ménage dont les prières à la "Mater Dolorosa" visent à éloigner la police de son fils Mario. Le corps d'une adolescente de 17 ans, fille d'un notable, a été découvert dans une usine désaffectée et les enquêteurs se rapprochent peu à peu du coupable.
Quand Katja joue la vie de son fils dans cette trahison de la logique policière, Ines, sa fille, risque la sienne dans des liaisons dangereuses, et Zvone, le flic, ne sait plus à quel saint vouer son désir de justice. Finalement, un innocent pourrait bien pâtir des bons offices de la "Mater Dolorosa". Scénario impeccable pour trois personnages en quête de hauteur.
Mater Dolorosa - Jurica Pavicic – Traduit du croate par Olivier Lannuzel – Agullo – 416 pages – 23,50€ - ***
Lionel Germain