La voix de Michael Farris Smith est unique. D'un blues à l'autre, on retrouve des personnages dont la peau s'est brûlée sur les cendres d'un rêve.
"Nick" est un "roman étendard" à lui seul, tourmenté par l'ombre littéraire de Fitzgerald. Mais c'est la Première Guerre mondiale qui blesse l'imaginaire de ce héros perdu dans les tranchées, habité par le fantôme d'une femme rencontrée lors de ses permissions à Paris. De retour à la Nouvelle-Orléans, il ne cesse de rechercher cette "illusion" qui le conduira au tout dernier chapitre dans le sillage de Daisy Buchanan et Jay Gatsby. Cette profondeur du personnage que Michael Farris Smith donne à celui de Fitzgerald génère une lecture elle-même hantée par le souvenir du "magnifique".
Nick – Michaël Farris Smith – Traduit de l'américain par Pierre Szczeciner – Sonatine – 368 pages – 22€ - ***
Lionel Germain