Au moment où Pocket réédite "La Chair de sa chair", le très bon roman de Claire Favan sur le parcours chaotique d'une femme battue aux États-Unis, Harper Collins sort son dernier polar dont le cadre est bien français, davantage pour le pire que pour le meilleur.
Un roman aussi crument éclairé qu'une salle de garde-à-vue. On y voit se débattre les fantômes de sa propre histoire à travers celle de deux jumeaux surgis de "nulle part" et dont le destin est confié à l'ASE. Cette Aide Sociale à l'Enfance n'a de bienveillant que la volonté individuelle de certains éducateurs. Mais passé le cap des familles d'accueil toxiques, l'enfance prend fin de toute manière à 18 ans.
Le récit est passionnant et parcouru d'une colère légitime. Il nous rappelle que pour les 340 000 enfants "gérés" par l'ASE, la majorité est synonyme d'un nouvel abandon. "Vingt-cinq pour cent des sans-abris sont d'anciens pensionnaires de l'ASE. Chiffre qui passe à quarante pour cent pour les SDF de moins de vingt-cinq ans."
Terrible constat.
De nulle part – Claire Favan – Harper Collins noir – 384 pages – 20,90€ - ***
La chair de sa chair – Claire Favan – Pocket – 408 pages – 7,95€ - ****
Lionel Germain
La chair de sa chair – Claire Favan – Pocket – 408 pages – 7,95€ - ****
Lionel Germain