Le New-Yorkais J.P. Smith a grandi à une encablure du Bronx et vit désormais dans le nord du Massachusetts, mais c'est un séjour à Londres qui l'a révélé en tant qu'écrivain. Son deuxième roman publié par la Série noire nous offre un numéro de spiritisme qui balance longtemps entre l'escroquerie pure et le mystère du pouvoir médiumnique.
L'héroïne, Kit Capriol, dont le mari est mort dans les décombres du 11-septembre, tente de survivre en courant les castings. Les notes de frais de l'hôpital qui héberge sa fille dans le coma sont trop élevées pour ses revenus. Comme actrice, elle arrive assez bien à faire croire aux naïfs désespérés qu'elle communique avec les morts, et les candidats aux retrouvailles avec leurs chers disparus ne manquent pas.
Les flics s'intéressent bien-sûr à son petit numéro mais l'un d'eux n'est pas insensible à son charme.
Peu à peu le romancier inverse la donne, transforme son personnage en victime de ses propres pouvoirs, et nous abandonne au cœur d'un suspense où le fantastique s'arroge la vedette pour un final déconcertant.
La médium – JP Smith – Traduit de l'américain par Karine Lalechère – Série noire Gallimard – 384 pages – 19€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain
Lire aussi dans Sud-Ouest
version papier
Sur RadioChu