Miguel Szymanski a un pied au nord et l'autre au sud. Journaliste portugais, il est également correspondant du journal allemand Der Freitag et chroniqueur à la télévision allemande et autrichienne. Pas surprenant donc qu'il ait choisi un personnage qui lui ressemble pour animer les intrigues dont l'éditrice villenavaise Nadège Agullo nous propose le premier épisode.
Marcelo Silva, son héros, a été comme lui journaliste en Allemagne avant de rentrer au Portugal pour un changement de carrière assez radical. Le voilà nommé responsable d'une unité chargée de traquer corrupteurs et corrompus au sein de l'élite dirigeante. Après la disparition d'un banquier, on ne tarde pas à suggérer au Don Quichotte trop confiant dans ses nouveaux pouvoirs des pistes qui mènent dans le sable.
Lisbonne est une destination de rêve pour de nombreux Européens, mais c'est justement le mythe de cette douceur qui est mise à mal dans ce roman où le justicier ressemble à la victime d'un jeu de dupes et où malgré les meilleures boussoles, les problèmes du sud finissent toujours par impliquer l'arrogance du nord.
Château de cartes – Miguel Szymanski – Traduit du portugais par Daniel Matias – Agullo – 320 pages – 22€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain
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