Dans les services secrets, les légendes sont parfois écourtées par les nouvelles technologies. "Face-mort", par exemple est un bourreau impitoyable. Grâce aux performances de cet algorithme de reconnaissance faciale, la traque se déclenche et les cibles sont condamnées.
La capitaine Barelli, autre légende des Forces spéciales est en première ligne d'un roman dense et bourré d'informations angoissantes sur la face noire de notre humanité. Du dossier "sauterelles" sur la mutation du terrorisme islamiste au mirage d'une Europe que des "milliards de gens qui n'ont rien (…) voient comme une oie gavée, riche, molle et faible", on découvre les secrets glaçants de "Face-mort".
Au moment où les abeilles disparaissent, une société chinoise anticipe en fabriquant un drone pollinisateur que l'armée pourrait bien reconvertir de façon moins plaisante. Et au cas où les réjouissances mortelles ne seraient pas complètes, rendez-vous au TASRU, l'unité de recherches sur le venin australien tropical.
On s'y amuse à fournir des lapins à des méduses survitaminées dont la caresse provoque une mort par implosion cardiaque. Les éventuels survivants éprouvent "un sentiment de mort catastrophique imminente d'une telle force (…)" qu'ils supplient leur médecin de les tuer. Pour en finir.
Face Mort – Stéphane Marchand – Fleuve noir – 464 pages – 19,90€ - ***
Lionel Germain