"Le 8 octobre 2012, une gardienne de la paix s'est donné la mort dans le Loiret. Le 18 novembre, une de ses collègues du Calvados a décidé d'en finir. Le 20 décembre, c'est un policier du Vaucluse qui s'est suicidé. Le 11 janvier 2013, c'est dans la Sarthe qu'un autre met fin à ses jours. Il sera suivi par un fonctionnaire de la PAF (police aux frontières) le 24 février."
En 2014, ils sont 55 gardiens de la paix et 23 gendarmes à avoir mis fin à leurs jours. Mais si François Hollande affiche un triste bilan, Nicolas Sarkozy aura été le principal fossoyeur d'une gestion apaisée des R.H.: humiliation des flics de proximité à Toulouse, mise au pas des gendarmes, réduction des effectifs, police du chiffre. C'est malgré tout traditionnellement quand la gauche est au pouvoir que les flics sont dans la rue. L'idéologie efface le réel.
L'état d'urgence risque évidemment de ne rien arranger à l'épuisement des forces de l'ordre. CRS, gardes-mobiles, commissariats de quartier ou brigades départementales, les hommes et les femmes au statut spécial sont démunis face aux incohérences de leur hiérarchie. Dans ce livre de témoignages, Alain Hamon, grand reporter spécialisé police-justice tente de cerner les causes du mal. Le constat est terrible.
Le jour où j'ai mangé mon flingue – Alain Hamon - Hugo-Doc – 264 pages – 16,50€ - **
Lionel Germain