Se mesurer aux parts maudites de l'âme humaine ne provoque qu'un vertige inoffensif chez le lecteur, et Connolly s'est engagé dans un travail de décryptage plus audacieux du crime. La traque d'un tueur pédophile lui permet par exemple d'énoncer au passage quelques vérités utiles sur l'expérience américaine de répression des délinquants mineurs. Mais le roman ne sombre jamais dans le réquisitoire et les personnages confèrent une poésie troublante aux faubourgs de Portland.
La proie des ombres - John Connolly – Traduit de l'anglais par Jacques Martinache - Pocket - 576 pages – 8,10€ - **
Lionel Germain – d'après un article publié dans Sud-Ouest-dimanche – juillet 2008