Dans le Texas des années soixante, deux
orphelins, Clay Luckman, treize ans, et Digger, son frère aîné, vont se trouver sur le chemin d'Earl Sheridan, un psychopathe en
route vers la chaise électrique. Ce dernier réussit à s'échapper et embarque les deux adolescents dans sa fuite.
Ellory observe ces
parcours victimes d'une même hérédité et déterminés à verser sur la même pente.
On devient mauvais quand la peur du chemin déjà parcouru se transforme en peur
de soi. C'est le cas de Digger, obsédé par la toute puissance du meurtrier et
incapable de mesurer l'impasse dans laquelle l'entraîne sa fascination. Pour
Clay, malgré la mauvaise étoile de sa naissance, c'est le chemin encore à
parcourir, l'espoir d'un Eldorado, qui le remet debout après chaque chute.
Bien-sûr,
les flics mènent la traque et compliquent la donne en désignant comme la figure
du Mal le meilleur des deux frères.
Dans ce road-movie ténébreux, où le diable
est allé chercher ses anges en enfer, Ellory explore avec talent les mystères
de la résilience.
Mauvaise étoile – R.J.
Ellory – traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau – Sonatine – 540 pages – 22€
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Lionel
Germain – Sud-Ouest-dimanche – 3 novembre 2013
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