C'est
avec ce livre que les Français ont découvert Ellory en 2008. Une
traversée du temps (plus d'une trentaine d'années) avec Joseph, l'enfant qui
croyait aux anges et, qui une fois devenu écrivain, est poursuivi par la mort
criminelle d'une dizaine de petites filles. Une traversée du temps où rien ne
semble éludé pour parvenir à résoudre une enquête cauchemardesque, immersion
sans ellipse qui nous renvoie à Truman Capote et à une étrange transparence
fictionnelle, leurre suprême.
Parce
que si Truman Capote tente d'écrire le roman du vrai, Ellory, lui, écrit un
vrai roman dans lequel le narrateur, enquêteur, écrivain, découvre la noirceur
des anges. Comme le versicolore, ce papillon de nuit qui n'a plus besoin de
s'alimenter le temps de son vol nocturne, on le voit se vider peu à peu de sa
substance, et quand tout s'est asséché, se résoudre à l'exil, "hors de soi", pour enfin réaliser le rêve de sa mère en devenant écrivain.
Seul le silence – R.J.
Ellory – Traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau – Le Livre de Poche – 600
pages – 7,50€ - ***
Lionel Germain