Danielle
Thiéry qui vit une partie de l'année dans le Sud-Ouest a obtenu le Prix du Quai
des Orfèvres 2013.
C'était
le dernier titre qui lui manquait. Après avoir gravi tous les échelons
(peut-être devrait-on dire: franchi tous les obstacles) d'une carrière
policière commencée à une époque où les femmes n'étaient pas forcément les
bienvenues dans les commissariats, Danielle Thiéry, Divisionnaire émancipée et
auteure de polars à plein temps vient de décrocher le fameux Prix du Quai des
Orfèvres. C'est en quelque sorte la reconnaissance de la Grande Maison envers un
grand flic. Et c'est bien-sûr une histoire de flics qui nous est racontée dans
"Des clous dans le cœur".
Avec
au centre la figure du commandant Revel, un flic à l'ancienne mais doté de tous
les handicaps du héros moderne. Pagan a joué les précurseurs en France avec son
flic en phase terminale dans "Tarif de groupe". On ne retrouve pas la
poésie sulfureuse de Pagan chez Danielle Thiéry. Pas de compte à régler avec
l'institution non plus même si Revel n'apprécie guère magistrats et gendarmes.
Son obsession concerne une affaire jamais élucidée. Sa vie personnelle (une
fille anorexique, une femme disparue et une vilaine tumeur aux poumons) est un
désastre qui semble procéder de cet échec professionnel. Dans cette nouvelle enquête
initiée après la découverte d'un chanteur assassiné, il va tenter de renflouer
les vieux mystères, aidé par une équipe pleine d'entrain et le témoignage
difficile d'un autiste. Cette bouffée de jeunes flics donne très habilement au
roman l'élan vital dont Revel est privé.
Des clous dans le cœur –
Danielle Thiéry – Fayard – 398 pages – 8,90€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche - 13 janvier 2013
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