Boostée par l’essor économique du textile pendant la révolution industrielle, Tourcoing est encore dans les années 1950 une métropole florissante. Elle a connu aussi un certain âge d’or de la BD.
Fondée par Émile Keirsbilk, la maison Artima y publie alors une cinquantaine de titres de bandes dessinées chaque mois tirant parfois jusqu’à 100.000 exemplaires, des petits formats aux couvertures criardes vilipendés par les censeurs de tous bords, qui faisaient pourtant le bonheur de leurs jeunes lecteurs friands de westerns ou de SF. Mais la dure loi du marché oblige Artima à licencier ses dessinateurs maison, presque tous français, pour se lancer dans la traduction de comics américains, avant de sombrer dans l’oubli.
C’est cette histoire contrastée que raconte l’historien Benoît Bonte dans un livre passionnant et richement illustré. Nostalgie assurée.
Planète Arédit - L’aventure d’Artima-Arédit vécue de l’intérieur - Benoît Bonte - PLG/Néofélis - 431 pages - 32 € - ****
François Rahier - Sud-Ouest dimanche - 15 décembre 2024
François Rahier - Sud-Ouest dimanche - 15 décembre 2024