Chester Himes décrit sa rencontre avec le jazz dans "Regrets sans repentir".
"Je n'oublierai jamais l'effet sur les femmes des solos de Bud Jenkins dans Bugle Blues. Elles sautaient sur les tables et retroussaient leurs jupes, exhibant ainsi de solides jambes noires et des pilosités encore plus noires, comme jadis sur le billot où l'on exposait les esclaves à l'encan."
Une terrible escapade hors de la fiction pour nous rappeler que le jazz est aussi une musique de rupture. Rupture entre deux continents. Un témoignage à charge contre une partie du monde mais lancé avec une incroyable rage de vivre qui pèsera toujours dans les joues affaissées de Dizzy, le génial bouffon.
Regrets sans repentir – Chester Himes – Traduit de l'américain par Yves Malartic – Folio Gallimard – 624 pages – 10,40€ - ***
Lionel Germain – d'après un article publié dans Sud-Ouest-dimanche en octobre 1986