Le jazz est pour beaucoup inséparable du spleen des romans noirs, destiné à enrichir les trafiquants autour de minuit. C'est cette mythologie pas innocente qu'on retrouve au cœur de "L'Ange du jazz" de Paul Pines.
Longtemps directeur d'un club new-yorkais, il scénarise les vertiges entre blues et seringues. Mais lisez les biographies de Parker, de Coltrane ou d'Art Pepper! Les liens entre jazz et polar deviennent troublants. On y voit des hommes en perdition, à passer aux profits et pertes de la drogue et de la "mule blanche", cet alcool de mort dont s'abreuvent les épaves de Goodis et les clients des tripots de Cleveland où traînait Chester Himes.
L'ange du jazz – Paul Pines – Rocher – 302 pages – autour de 8€ - ***
Lionel Germain – d'après un article publié dans Sud-Ouest-dimanche en octobre 1986