"Ils connaissaient mieux que quiconque Willow Pond, vaste étendue d'eau parfois meurtrière, tout comme les lacs plus petits et les rivières des environs. Ils étaient devenus l'image de Cedar Lodge. On les voyait sourire sur les publicités en pleine page de tous les magazines sportifs chics diffusés aux États-Unis, au Canada et en Europe, leur épaisse chevelure brune agitée par le vent, leur visage bronzé et moucheté de taches de rousseur, photographiés en train de brandir un black-bass, une truite ou un brochet scintillant d'une taille record. «Venez pécher avec Brad Seldon et Merrill Beauchamp, les meilleurs guides de pêche en eau douce du Maine!» Les pêcheurs du monde entier visitaient le site Internet de Cedar Lodge ou décrochaient leur téléphone pour mordre à l'hameçon."
"Pourquoi, se demandait Renee, le meurtre était-il considéré comme un tel crime, si la victime était non seulement détestable et indésirable, mais si, par pure malveillance, elle privait aussi les autres de leur bonheur et de leur liberté? Dans beaucoup de romans policiers anglais qu'elle lisait avec avidité, les victimes étaient souvent des vieillards méchants et tyranniques dont l'élimination rendait le monde meilleur. D'accord, ils n'étaient pas toujours vieux, mais en général ils étaient méchants."
Meurtres à Willow Pond – Ned Crabb – Traduit de l'américain par Laurent Bury – Gallmeister – 432 pages – 24,30€ - ***
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