Rendu célèbre par sa trilogie du "Problème à trois corps", l’écrivain chinois Liu Cixin est une icône de la SF. Primée internationalement, son œuvre a fait l’objet d’adaptations cinématographiques aux États-Unis et en Chine.
Ce nouveau roman, "L’Ère de la supernova", se lit comme une parabole: dans un futur proche, l’explosion d’une étoile déclenche une tempête de radiations qui endommagent l’ADN de tous les êtres vivants sur Terre. Seuls les enfants de moins de treize ans pourront survivre. Commence alors une douloureuse entreprise de transmission. En quelques mois les adultes disparaissent, laissant le monde entre les mains d’une jeunesse immature.
Dans ce qui advient ensuite, le cocasse le dispute au tragique. Tournant le dos au productivisme insensé de la civilisation qui leur a donné le jour, les enfants imaginent un monde basé sur le jeu. Sauf qu’on joue à la guerre, aussi. Le spectre de "Sa Majesté des mouches" de William Golding, est directement invoqué dans le roman. Mais l’humanité parvient à se renouveler dans les crises qu’elle traverse: c’est le sens de la fin surprenante de l’histoire.
L’Ère de la supernova - Liu Cixin - Traduit du chinois par Gwennael Gaffric - Actes Sud - 453 pages - 24€ - ****
François Rahier
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