La gémellité est une mine d'or pour les auteurs de polars alors même que dans les premières "bibles" du Vingtième Siècle destinées à enseigner le bon usage aux écrivains, on excluait cette possibilité de fournir un alibi à l'assassin. Le crime littéraire a eu lieu de toutes les façons possibles: jalousie meurtrière d'un frère ou d'une sœur, complicité fraternelle avec échange de coupables, dénonciation calomnieuse d'un frère pour un meurtre que le dénonciateur a commis…
Dans cette variante que nous propose Will Dean, Molly et Katie sont deux jeunes femmes que tout oppose. L'une, Molly, est agoraphobe et se terre chez elle à Londres. L'autre, Katie, est exubérante et vit à New-York. C'est elle aussi qu'on retrouve assassinée près de Central Park. Pour Molly, il va falloir faire l'effort de prendre l'avion pour rejoindre New-York.
Dans l'enquête qui commence et où tous les repères se brouillent peu à peu, on devine que l'auteur va nous ménager une chute autour de cette "gémellité". Au-delà du deuil et de cette sensation d'être "morte à moitié", Molly ne faiblit pas. Pas d'erreur, c'est la sœur. Mais laquelle?
La Première Sœur - Will Dean – Traduit de l'anglais (GB) par Laurent Bury – Belfond noir – 352 pages – 22€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain