Quand la canicule s'abat sur Bordeaux en ce mois de juillet, Anselme Viloc est surpris par un coup de fil dans son bureau de Castéja. Un indice qui nous renseigne sur l'époque du roman. Castéja fut l'hôtel de police bordelais à partir des années 50 et Anselme Viloc, "flic de papier", est le héros décalé et rêveur que Guy Rechenmann promène parfois dans les coulisses de la grande histoire.
En 1994, les téléphones portables sont encore de la science-fiction pour le grand public. Le "coup de fil" inaugural provient d'un adolescent troublé par la mort supposée accidentelle de sa tante à l'hôpital psychiatrique de Cadillac. Avocate en droit international des affaires, elle avait mis ses compétences au service d'une compagnie franco-américaine chargée de l'exploitation d'une mine de manganèse au Gabon.
Guy Rechenmann se fait l'historien de cette période postcoloniale où les blancs sont vécus comme porteurs de malédiction.
C'est donc bien au cœur de la sorcellerie africaine que Viloc va devoir chercher la clé de cette énigme. Héros d'un polar qui ravive le souvenir du roman d'aventure et culmine dans un pastiche inattendu d'Hercule Poirot.
C'est pas sorcier – Guy Rechenmann – Cairn, du Noir au Sud – 328 pages – 11,50€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain
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