Ils s’appellent Virginia, Ianov ou encore Asna, ils vivent en Californie, dans la Sibérie orientale, la région autonome du Kurdistan… Le monde cassé dans lequel ils errent, éperdus, ce monde où tout les sépare, l’arrogance des puissances d’argent, l’incurie des gouvernants face à la crise climatique, la guerre, le terrorisme, va redevenir maison commune quand le destin les rassemble au bout de leur chemin.
Dans ce futur proche, les saisons des incendies des hémisphères Nord et Sud se rejoignent dans des mégafeux aux conséquences dramatiques. Fuyant l’horreur d’un quotidien dévasté, leur histoire rappelle celle des okies de l’Amérique des années 30 victimes du Dust Bowl, et l’ombre du Tom Joad de Steinbeck plane sur ces colonnes de réfugiés. Une scène au cœur du livre le résume peut-être tout entier: le chemin de croix à travers la Sibérie dévastée de Ianov et de sa jument mourante, et la cohorte pitoyable des animaux blessés qui les suivent aveuglément.
Ancien journaliste, Antonin Sabot est revenu vivre dans le village de son enfance, en Haute-Loire, où il a fondé une librairie autogérée.
Le Grand Incendie - Antonin Sabot- Presses de la Cité - 279 pages - 21€ - ***
François Rahier
François Rahier
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