En deux dates de l'histoire cubaine, Leonardo Padura évoque les fondamentaux du passé colonial de l'île et les conséquences d'une révolution qui aurait pu s'ouvrir au monde quand les États-Unis ont desserré l'étau du blocus.
C'était en 2016 et, pendant que ses anciens collègues se chargent d'une sécurité à haute tension, Mario Conde, flic de fiction, enquête sur l'assassinat d'un haut fonctionnaire de la culture détesté pour sa pratique de la censure. Si Leonardo Padura se réjouit de ce courant d'air frais nord-américain où même les Rolling Stones et Chanel sont de la partie, son héros est persuadé que rien ne change.
Mario Conde s'est même créé son propre double pour remonter le temps et comprendre en 1910 l'autre assassinat bien réel cette fois d'un proxénète de bonne famille aux ambitions politiques. L'ouragan terrible et les menaces de la comète de Halley auguraient de sombres heures pour la jeune république sous tutelle. Une mise en abyme magistralement orchestrée par celui qui persiste à signer depuis la Havane.
Ouragans tropicaux – Leonardo Padura – Traduit de l'espagnol (Cuba) par René Solis – Métailié – 496 pages – 23,50€ - ****
Lionel Germain
Lionel Germain
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