On ressent une forme d'indécence à vouloir parler de ce livre, doublée d'une impardonnable paresse intellectuelle à s'en affranchir. Joseph Bialot est mort en 2012. Il était mort une première fois en août 1944 à sa déportation à Auschwitz. "C'est en hiver que les jours rallongent" témoigne du bruit, des odeurs et de la violence du camp. Mais nos bouches, nos nez et nos oreilles sont impuissants à restituer ce que les mots nous disent. Ligne après ligne se construit "l'abandon de toute espérance".
On ne se libère pas d'être mort une première fois au seuil de l'âge d'homme. "Un rescapé n'est qu'une apparence, une illusion à face humaine." Bouleversant et indispensable à l'heure où se multiplient les troubles de mémoire.
C'est en hiver que les jours rallongent – Joseph Bialot – La Manufacture de livres – 350 pages – 18,90€ - *****
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réédition en série noire:
Le salon du prêt-à-saigner – Joseph Bialot – Série noire Gallimard – 240 pages – 12€ - ***–
Lionel Germain
Lionel Germain