La Nouvelle-Crobuzon, quelque part au bout de l’espace-temps: un cloaque d’exclus de tout poil, d’hybrides et de machines, avec la part belle faite aux "xénians", des E.T. dérivés de l’insecte ou du crapaud.
Dans le décor déjanté d’une Babylone d’apocalypse, à l’architecture empruntée à Piranese ou aux dessins les plus fous du vieil Hugo, l’aventure de Yagharek, homme-oiseau mutilé chassé d’un peuple de nomades illettrés qui emporte dans ses migrations l’essentiel des bibliothèques humaines, s’apparente un peu à celle de l’albatros de Baudelaire. Ce space opera baroque et inclassable renouvelle d’une manière très originale les mythologies urbaines souvent sollicitées par la SF.
Perdido Street Station - China Miéville - Traduit de l’anglais par Nathalie Mège – Pocket - tome 1: 448 pages – 9,20€ - tome 2: 533 pages – 10,30€ - ****
François Rahier