Mélangeant comme à son habitude le lointain futur, un passé historiquement situé (ici la guerre de sécession) et un présent à peine décalé dans l’espace ou le temps, Evangelisti montre avec ce bref roman à quel point la SF permet de décoder le réel. Anticiper, aujourd’hui, la peur au ventre, mène sans doute immanquablement à surenchérir dans l’hyperviolence: ici, tueurs fous ou loups garous sont à peine des métaphores…
Et l’on comprend pourquoi le livre s’ouvre sur une sorte de 11 septembre à l’envers, des avions américains détruisant le centre de Panama City. Un cauchemar qui fait suite au recueil "Métal hurlant" paru chez le même éditeur.
Black Flag - Valerio Evangelisti - Traduit de l’italien par Jacques Barbéri - Rivages/Fantasy - 170 pages - 15€ - ***
François Rahier