Une véritable confrérie de taulards règne sur cette prison chilienne. Ricardo Elias s'emploie à nous montrer des hommes qui n'ont certes pas atterri là par hasard, mais:
"On ne choisit pas de devenir délinquant, on le devient par la force des circonstances. (…) À sept ans, Lalo répondait qu'il voulait être un politicien; «un délinquant, quoi», lui répondait-on du tac au tac. Ce genre de choses marque un enfant."
Quand Lalo organise sa petite bande de codétenus pour une tentative d'évasion, le dur labeur de terrassier clandestin leur réserve une surprise: au bout du tunnel, une collection d'os ramenée en cellule avec une ferveur de paléontologues. Les taulards sont tombés sur un squelette de dinosaure et sont bientôt davantage passionnés par cette quête que par un hypothétique retour à l'air libre.
Portrait de groupe hilarant mais critique féroce du système carcéral et des petites combines dont les matons sont souvent les premiers complices, "Sur un os" nous rappelle que si la prison n'est pas un club de gentlemen, elle rassemble des naufragés en quête parfois de rédemption.
Sur un os – Ricardo Elias – Traduit de l'espagnol (Chili) par Guillaume Contré – L'Arbre vengeur - 310 pages – 19€ - *** –
Lionel Germain
Lionel Germain
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