Henri Loevenbruck poursuit avec "Le Mystère de la Main rouge" la traversée de l'effervescence révolutionnaire française. Initiée dans "Le Loup des Cordeliers", la série donne la vedette à un jeune Rastignac, Gabriel Joly, venu à Paris pour se consacrer au journalisme. C'est lui qui a su percer l'identité du mystérieux "Loup des Cordeliers", la jeune Lorette au sabre vengeur.
Aux côtés de Gabriel Joly, on retrouve aussi son double féminin venu de Liège, Mademoiselle Terwagne. Son amitié avec Camille Desmoulins les réunit à l'Hôtel des Menus-Plaisirs où se pressent les députés le 22 juillet 1789. Maximilien de Robespierre y rafraichit l'enthousiasme des modérés et dans son sillage, se profile enfin la silhouette de Cristofanu Salicetti, député corse.
Un député qui "plaide pour que l'île, considérée comme un territoire de conquête, soit déclarée partie intégrante du royaume et que ses habitants soient admis à jouir des mêmes droits que ceux promis aux Français par l'Assemblée".
Échappant à des sévices dignes de l'Inquisition grâce à un pirate au grand cœur, Gabriel réussit à rejoindre le maquis corse pour enquêter sur cette "Main rouge", société secrète qui compte bien jouer un rôle dans la révolution française. Les turbulences de la période sont évidemment le terreau d'une fiction qui ramène nos "héros" à l'essentiel d'un romanesque malicieusement inachevé. A suivre, donc.
Le Mystère de la Main rouge – Henri Loevenbruck – XO – 560 pages – 21,90€ - ***
Lionel Germain