"Trait bleu", "Rouge écarlate", "Jaune soufre", Jacques Bablon aime les titres en couleur et le cinémascope. Le nuancier vire au noir avec ce dernier polar agencé comme une comédie à l'américaine à laquelle ne manque que la dégaine nonchalante de Clark Gable. Dans un immeuble parisien de cinq étages, l'intrigue se déploie par palier, avec fenêtre sur cour et dans le secret des chambres. Depuis le cinquième, le scénario s'organise sur le tempo trompeur d'une fuite dans les WC qui promet un dégât des eaux majeur. On fait la fête au quatrième, on s'apprête à mourir ailleurs, on rêve de la belle étrangère hébergée au deuxième. Un excellent travail d'horlogerie.
Noir côté cour – Jacques Bablon – Jigal – 176 pages – 17€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain