Sous la férule d'un gardien sadique, Daniel médite dans le couloir de la mort la parabole du papillon de nuit fasciné par la caresse meurtrière de la lampe. Le papillon de nuit n'est pas attiré par la lumière, il veut simplement contempler la beauté de ses ailes. Au moment où il s'enflamme, "jaune vif, rouge et bleu (…) le papillon de nuit devient enfin un papillon".
On a jugé Daniel pour le meurtre de son meilleur ami Nathan, un "nègre" avec lequel il aura traversé les années soixante comme un fugitif menacé par les sergents recruteurs du Vietnam. Turpitudes américaines, rivalité amoureuse, dès ce premier roman, Ellory trouve son souffle et sa voix pour animer les fantômes du Klan et les pantins de la Maison Blanche.
Papillon de nuit – R.J. Ellory – Traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau – Sonatine – 425 pages – 14€ - ***
Lionel Germain