Jean Contrucci se penche une nouvelle fois sur le
passé de Marseille avec les armes du roman d'aventures, bruissements de capes
et tintement d'épées. On est en 1659. Sur les quais du port, s'arrangent et
s'embrouillent toutes les langues des bords de Méditerranée. Le jeune chevalier
Guillaume de Montmirail est censé retrouver son frère Antoine, second capitaine
de galère sur l'Éclatante qui a pour mission d'escorter les navires marchands
chargés de soieries et d'épices.
Perdu dans les ruelles, il est victime d'une
agression et sauvé par Lou Rousset, un pêcheur truculent, fils adoptif d'un
astronome dont la fille, Constance, n'est pas indifférente au charme du
chevalier. Pour exciter notre appétit, Constance sera bien-sûr enlevée par des
méchants, mais c'est la présence d'une autre galère royale, la Force, qui émeut
davantage les Marseillais. L'affirmation du pouvoir royal selon laquelle cette
galère est censée les protéger des agressions extérieures ne les convainc pas
du tout.
Jean Contrucci a inventé ses héros intrépides en
préservant, au cœur de l'intrigue, l'opposition bien réelle du frondeur
marseillais Gaspard de Glandève face au sieur de La Baume, Lazare de Vento,
premier consul de la ville. Pour la grande histoire, Louis XIV après avoir
affirmé son autorité auprès de son ministre Mazarin, reprit le contrôle de
Marseille en 1660 et on supprima les consuls qui furent remplacés par des
échevins. Pour l'historiette, on frémit à l'idée que Constance, recueillie par
les Hommes du Vent, ne puisse retrouver un jour le beau chevalier Guillaume de
Montmirail.
La vengeance du Roi-Soleil –
Jean Contrucci – JC Lattès – 450 pages – 18€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 4 août 2013