Avec ce premier roman Matthew Quirk fait jeu égal avec les grands du suspense. Pas le suspense des tables d'autopsie mais celui des sombres complots du pouvoir et de ses petits arrangements avec la démocratie.
Son héros, Mike, est un jeune escroc dépouillé par les vautours du recouvrement de crédits. Il doit solder les 83 000 dollars de l'hôpital où sa mère est morte. C'est après avoir misé ses derniers neurones pour une rédemption illusoire dans un séminaire de Harvard qu'il tombe entre les griffes du gourou de Washington, Henry Davies, pour qui "tout homme a un prix". En croyant fuir son passé de délinquant, Mike découvre alors la perversité d'un monde pourtant si soucieux des apparences, collusion de desseins obscurs tapis dans les angles morts de la scène publique.
Voilà un tableau très convaincant de ces fastes irradiés par une lumière sale: pornographie immobilière, corruption des élites, fondations humanitaires qui sont des puits sans fonds où s'abreuvent les prédateurs. On est terrifié par l'ampleur du mal et très inquiet pour Mike, réduit à jouer les âmes damnées de ce lobbyiste sans scrupule.
Les 500 – Matthew Quirk – Traduit de l'américain par Hubert Tézenas – Pocket – 442 pages – 7,90€ -
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 25 mai 2014
Sélectionné pour le Prix du Polar Sud-Ouest/Lire en Poche 2014
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