Auteur du best-seller "Le problème à trois corps", mêlant pages d’histoire sur la Chine des années noires, conjecture scientifique et questionnement métaphysique, Liu Cixin, qui écrit depuis plus de trente ans, est finalement peu connu en France et dans le monde, même si Obama est allé le saluer à Pékin.
Nombre de ses publications demeurent inédites, d’où l’événement que constitue la publication en français d’un premier volume de ses nouvelles. Des textes courts, jouant avec les codes, science ou fantaisie, maniant l’ironie dans l’hommage aux icones du genre, Arthur Clarke, Fredric Brown ou Jules Verne, ou de véritables petits romans, "Terre errante" par exemple, récemment adapté au cinéma dans le premier blockbuster chinois.
Invités d’honneur de certaines de ces fictions, Stephen Hawking ou Einstein y tiennent un rôle et redisent leur questionnement angoissé sur le but de l’univers ou la possibilité d’une équation ultime. Si Dieu joue aux dés, ce n’est pas à notre manière à nous, occidentaux. Ici le tragique est empreint d’une petite touche de taoïsme.
L’Équateur d’Einstein - Liu Cixin - Nouvelles traduites du chinois par Gwennaël Gaffric - Actes Sud - 558 pages – 24,80€ - ***
François Rahier
François Rahier