William Katz était dans l'air du temps en 1987 quand il a publié cette histoire de meurtres en série. Un psychopathe tue les jeunes femmes de New-York qui ont passé une petite annonce pour vendre leur appartement. Du bon boulot de psychopathe à l'issue duquel il abandonne une petite gondole en papier mâché au chevet de sa victime.

On peut réprimer un bâillement aujourd'hui à la lecture d'un résumé aussi trompeur. Si Katz donne l'impression de ne pas s'intéresser à son persécuteur, c'est pour mieux libérer l'angoisse par paliers. Une triangulaire du frisson avec la dernière proie trop naïve et confiante, le flic persévérant, le tueur peu à peu gagné par la grâce.
L'inspecteur Karlov renifle parfois à contretemps pour mieux nous hérisser le poil. C'est un personnage sans fioritures et pourtant, on reste songeur devant ses interrogations sur la pratique policière (son obsession à traquer le moindre détail dans le parcours intime de ses cibles) qui rappelle de façon dérangeante à l'exilé du système soviétique, la toute puissance intrusive du KGB.
Violation de domicile – William Katz – Traduit de l'américain par Danielle Michel-Chic – Presses de la Cité – 284 pages – 21€ - ***
Lionel Germain