Après Karel Čapek qui inventa le mot "robot" (tiré du tchèque), Asimov qui les imagina bons grâce à ses trois lois de la robotique, Dick qui scruta leurs rêves dans Blade Runner (aussi intitulé Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?) et tous ceux qui en ont fait la pire des choses (cf. la série des Terminator), et au moment d’une déferlante médiatique sans pareille au sujet de l’Intelligence Artificielle, une cacophonie où l’on dit tout et n’importe quoi, cette anthologie aux allures de manifeste permettra peut-être de raison garder.
Il s’agit d’abord d’un travail s’inscrivant dans le cadre d’une recherche académique, le projet VIVERES (Vers une Industrie du Futur Verte et RESponsable) porté par l’Université de Lorraine et ICN Business School. Poursuivant le dialogue entre sciences, technique et imaginaire, ce recueil est dans la ligne d’autres ouvrages publiés par le même éditeur, Nos futurs solidaires, Travailler encore etc.
À ce propos Ado Kyrou écrivait récemment que la "dialectique entre le monde institué et entrepreneurial et celui des arts et de la science-fiction est fructueuse si le premier accepte de se dessaisir de certaines de ses hypothèses de départ et de les mettre en question". Pour rapprocher les deux domaines, quoi de mieux et de plus inattendu qu’un atelier d’écriture de science-fiction en entreprise?
Une grande partie des textes de fiction de cette anthologie sont nés dans cet atelier, animé par Ketty Steward. Des classiques du genre empruntés à Fritz Leiber et Sylvie Denis, des articles, des entretiens avec des spécialistes sur la robotique et ses possibles évolutions complètent ce livre, et permettent d’en savoir un peu plus par exemple sur les robots industriels, ce que l’on nomme aujourd’hui "cobots", qui ne sont pas des "amibots" ni des "collabots" …
Au boulot, les robots… - Anthologie dirigée par Stéphanie Nicot & Jean-François Stich – ActuSF – 256 pages – 19,90 € - ***
François Rahier
François Rahier