En racontant le crime commis le lundi de Pentecôte 1974, c'est l'affaire Ranucci que Patricia Delahaie remet en scène. Journaliste, avocate, parents de la petite victime et mère du coupable, les noms sont changés mais cette liberté du roman permet de mieux appréhender la vision des protagonistes.
Le pédocriminel risquait la peine de mort et l'échafaud apporte une conclusion provisoire à l'affaire. Provisoire parce que les opinions changent, la haine après l'exécution s'est portée sur les parents, et le débat s'est évidemment rouvert avec Gilles Perrault, sa remise en question de l'enquête dans "Le Pull-over rouge". Patricia Delahaie, elle, préfère convoquer les pensées secrètes de l'assassin, son trouble, et cet "ogre" qui le tourmente. La peine capitale sera finalement abolie en 1981.
Un lundi de Pentecôte - Patricia Delahaie – Belfond – 368 pages – 19,90€ - *** –
Lionel Germain
Lionel Germain