Prof de math à la retraite, auteur de polars déjantés cherchant son inspiration entre Argelès-sur-Mer et Andernos, ses deux ports d’attache, François Darnaudet est aussi un père. Un père crucifié. Le 30 août 2015 son fils Boris se suicide en sautant du viaduc de Collioure. Il avait 25 ans, et fait des débuts prometteurs dans l’écriture. Depuis le père écrit pour chercher, comprendre, quêtant désespérément des signes.
La fiction permet parfois de transformer l’infinie douleur des hommes en éclats de joie: avec pour viatique les 7 dimensions enroulées de la théorie des supercordes – un pitch de SF très hard-science – l’auteur nous entraîne dans une chevauchée fantastique où l’espoir se mêle à la crainte sur la Honda rouge de son fils vers le désert des Bardenas en Navarre, là où s’ouvre peut-être une brèche entre les mondes. Mais on ne franchit sans doute pas impunément le fleuve de la Mort.
L’effet Tegmark-Everett - François Darnaudet - Rivière Blanche - 236 pages - 20€ - ***
François Rahier
François Rahier
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