Delilah S. Dawson n'écrit pas sur la violence domestique parce que le sujet serait dans l'air du temps mais pour exorciser les blessures de sa propre enfance: un père alcoolique, une mère victime et un entourage sourd et aveugle. C'est sur cette trame très personnelle qu'elle propose l'histoire de ses héroïnes, une femme et ses filles sous l'emprise des colères d'un mari insoupçonnable.
Dans ce contexte surgit une "maladie" baptisée la Violence: mélange de fièvre et de brutalité meurtrière, comme un cadeau opportuniste et terrifiant offert aux victimes de l'ancien monde. En se répandant, l'épidémie neutralise provisoirement la perversité du mari et permet une échappée inattendue à cette tribu de femmes en quête de liberté.
Délivrées - Delilah S. Dawson – Traduit de l'américain par Karine Lalechère – Sonatine – 576 pages – 23,90€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain