Un roman au suspense intégral, ça n'existe pas. Ou alors grâce à des rebondissements fabriqués comme on les aimait dans les feuilletons du 19ème. En général, un bon polar se doit d'ouvrir le parachute émotionnel au troisième quart du livre. Le temps d'installer l'épilogue et d'assurer au lecteur une bonne reprise cardio-vasculaire.
Andrea Mara ne respecte aucune de ces règles. Le roman démarre sur une énigme abyssale. Marissa a répondu favorablement à l'invitation de son jeune garçon pour un anniversaire. C'est la nounou de la famille invitante qui l'a pris en charge à la sortie de l'école. Pourtant, quand la maman vient le chercher en fin d'après-midi à l'adresse qu'on lui a donnée, elle tombe sur une inconnue qui n'a pas d'enfant et donc pas d'anniversaire à fêter. Milo, le fils de Marissa a bel et bien disparu. Tout comme la nounou.
L'exploit d'Andrea Mara, c'est de figer la situation tout en explorant l'environnement de Marissa. On se trouve alors embarqué au long cours pour près de 500 pages, pris dans le roulis anxiogène d'une intrigue qui ne semble jamais devoir accoster en pays ami. Un véritable tour de force narratif avec une résolution en trompe-l'œil et un épilogue en toute dernière page. Mais lesté d'une critique féroce de la grande bourgeoisie irlandaise.
Toutes ses fautes – Andrea Mara – Traduit de l'anglais (Irlande) par Anna Durand - Points – 480 pages – 9,90€ - ***
Lionel Germain
Lionel Germain