jeudi 30 juin 2022

L'autre fils


Trop facilement, on dégage un livre de la pile après avoir parcouru sans grand intérêt la quatrième de couverture. Réédité en Pocket, le roman de Claire Favan avait pourtant séduit des lecteurs attentifs. Grand Prix du Festival sans nom et Prix "Les Petits Mots des Libraires" en 2021, le roman mérite cette deuxième chance éditoriale.



Une jeune femme se bat pour assurer une survie décente à ses enfants. Aux États-Unis, le fameux "rêve" américain projette une lumière glacée sur les plus démunis. Femme battue, l'héroïne s'en sort grâce à l'amour d'un fils. Mais un autre fils commet l'irréparable, et tout s'effondre. Dire comment et pourquoi serait trahir la mécanique du suspense, essentiel dans ce roman et au service d'un scénario implacable. On y découvre l'incroyable cruauté du service judiciaire américain de l'enfance. 


Claire Favan travaille son histoire par étapes, ajustant la focale sur chaque personnage, leur accordant successivement la grâce ou le pardon, et nous abandonnant, pauvres lecteurs, au poison délicieux du dénouement. 

La chair de sa chair – Claire Favan – Pocket – 408 pages – 7,95€ - **** 
 
Lionel Germain





mercredi 29 juin 2022

Bienvenue dans le nouvel ordre mondial



D’Aldous Huxley à Alain Damasio récemment les dystopies sur l’hypercapitalisme et son absurdité se sont faites plus pointues, davantage clivantes aussi. Il semble que nous touchions le fond du bonheur insoutenable que nous promettent les nouveaux prophètes de la marchandisation du monde et de la fin de l’histoire. L’écrivain allemand, cabarettiste et auteur-compositeur, y rajoute une touche d’humour et de dérision: si le ton est plus léger, la satire n’épargne personne, plussoyeurs ou ruisselants, béats devant le tout numérique, et aveugles surtout à la société de surveillance totale qui se met en place sous nos yeux.


Quality Land - Marc-Uwe Kling - Traduit de l’allemand par Juliette Aubert-Affholder - Actes Sud - 373 pages – 22,80€ -
François Rahier 




mardi 28 juin 2022

Soigner les morts


Comme le personnage de Barbara Havers, la femme flic très atypique de la romancière américaine Elizabeth George, Cassie Raven est l'occasion d'une rencontre réjouissante. Héroïne de ce premier roman de la Britannique A.K. Turner, Cassie est technicienne à la morgue de Camden. 




Difficile de faire plus marginale pour une auxiliaire des services de police londoniens. Elle a été toxicomane, a vécu en squat, accumule piercings et tatouages, collectionne les liaisons éphémères avec d'autres femmes, mais surtout communique avec un infini respect avec les morts. En duo avec une inspectrice guindée, elle va participer à déjouer les faux-semblants d'une mort par noyade.




Body Language – Allison K. Turner – Traduit de l'anglais (GB) par Claire Breton – Alibi – 366 pages – 21€ - ***
Lionel Germain




lundi 27 juin 2022

Mauvais sang d'encre


Encore une fois, Ellory tient la distance. Du polar au long cours pour les soirées estivales où la somnolence se mesure à la progression du marque-page. On y suit l'itinéraire de John Harper, écrivain sans souffle et assoiffé qui bidouille des reportages dans le journal de Miami. Alors qu'il s'apprête à embarquer sans passion, pour le marronnier sur la pêche au large des Keys, voilà qu'on lui annonce l'admission à l'hôpital de son père blessé par balles à Manhattan.



Découvrir d'abord qu'il a un père, ensuite qu'il s'agit d'un patron de la mafia, et qu'enfin beaucoup de monde se presse dans le sillage de l'agonisant, suffit à nourrir autour du personnage une intrigue comme l'affectionne Ellory. Au-delà du récit passionnant qui prolonge le regard porté sur la mafia new-yorkaise dans "Vendetta", on est séduit par la façon dont John Harper se révèle à lui-même loin des mânes d'Hemingway mais bordé par d'autres voix puissantes. 




Comment ce détour par New-York, en compagnie de flics et de comparses plus ambigüs les uns que les autres, le remet peu à peu sur les rails de sa vocation initiale.

Omerta – R.J. Ellory – Traduit de l'anglais (GB) par Claude et Jean Demanuelli – Sonatine – 600 pages – 23€ - *** 
Lionel Germain



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version papier



jeudi 23 juin 2022

Mouvements de tripes



Quinze nouvelles, rarement bonnes au sens propre. Mais Franz Bartelt aime salir la page blanche, se la jouer "mauvais genre" sans penser au polar, au roman noir et aux débats qui élèvent l'âme. Le journaliste de la première nouvelle est un critique qui se rêve correspondant de guerre, sans doute pour oublier les infidélités récurrentes de sa femme. Franz Bartelt est au-delà du cynisme, dans un burlesque cérébral qui provoque quelques scènes de méninges et des mouvements de tripes aux frontières de la bienséance.



Souvenirs du théâtre des opérations – Franz Bartelt – L'Arbre Vengeur – 270 pages – 17€ - ***
Lionel Germain




mercredi 22 juin 2022

Turbulences dans le Métavers




Michel Pagel est sensible aux porosités de l’espace-temps: son roman à l’ambiance délicieusement surannée, très Arsène Lupin, est situé en 1903, et on y voit surgir soudain du fond des âges des guerriers d’Attila ou de Saladin; d’autres entités venues du futur de ce présent-là, hippies ou cyborgs, s’en mêlent, risquant de remettre en cause le fragile équilibre entre les dimensions et d’entraîner des turbulences au sein du métavers. 


La joyeuse pagaille cosmique voire métaphysique qui le traverse laisse augurer tout de même que le livre nous parle gaiement de choses sérieuses. Réédition du premier steampunk français paru en 1999, plusieurs fois primé.

L’Équilibre des paradoxes - Michel Pagel - Les Moutons électriques - 360 pages - 22€ - ***
François Rahier



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mardi 21 juin 2022

Coup double


Une double ambigüité sous l'apparence d'une double peine constitue l'argument principal du roman de Laura Lippman. Commençons par la double peine. Aux États-Unis, qu'y-a-t-il de plus injuste dans les années soixante que le statut des femmes? Le statut des femmes noires, bien-sûr. 





Avec Maddie, son héroïne, l'autrice nous raconte le destin d'une femme au foyer frustrée qui réussit sa reconversion dans la presse misogyne jusqu'à devenir, vingt ans plus tard, finaliste du Pulitzer. Maddie est blanche et c'est en enquêtant sur la mort d'une femme noire qu'elle va conquérir ses galons. 




Double ambigüité parce que le roman offre en miroir les étapes d'un parcours aux ambitions étrangères à tout militantisme. Et c'est, privé du surplomb moralisateur de l'autrice, le récit d'une émancipation contrainte par une société patriarcale. Enrichie d'une vision du monde accordée à tous les seconds rôles, la narration de Laura Lippman ne se trompe jamais sur ses personnages.

La voix du lac – Laura Lippman – Traduit de l'américain par Hélène Frappat – Actes Sud – 400 pages – 22,80€ - ***
Lionel Germain 




lundi 20 juin 2022

Chasse-Nègre


Si on s'intéresse à l'histoire du polar américain, cette nouvelle traduction de "Traquenoir"  et la préface de Roger Martin apportent un éclairage indispensable à la compréhension de l'écrivain Ed Lacy. L'auteur sous pseudonyme vivait dans une Amérique des années cinquante où la liberté d'expression se heurtait aux murailles fortifiées du McCarthysme.



Dès le premier chapitre, une scène admirablement orchestrée donne la hiérarchie des malheurs auxquels va se confronter le personnage du roman. Toussaint Marcus Moore, détective amateur et afro-américain à plein temps accepte une mission suicide: la filature d'un Blanc à la demande d'une chaîne de téléréalité qui veut transformer son arrestation en spectacle. Évidemment quand le Blanc se fait assassiner, le coupable ne peut être que noir. 




Mais revenons au début. Un "Nègre" entre dans un drugstore où une loi non-écrite lui impose de rester dehors.
"Mon entrée fit sensation. Le monde s'était arrêté de tourner. Le barman, un gros lard, me fixait, incrédule; un type au comptoir tourna la tête et se figea, bouche pleine et yeux exorbités…" 
Annoncez la couleur! 

Traquenoir – Ed Lacy – Traduit de l'américain par Roger Martin – Éditions du Canoë – 304 pages – 18€ - *** 
Lionel Germain



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version papier



 

vendredi 17 juin 2022

À gore et à cris




Si vous êtes partant pour un petit voyage au bout de l'horreur, faites vous plaisir, lisez le roman de Marie Capron. Du gore aux petits oignons pour déguster l'innommable, parfois même en mode cannibale. L'héroïne, Priya, est une Réunionnaise d'origine indienne. Elle est flic et avec Ziad, son subordonné arabe, elle forme un duo d'immigrés dans une police française que la récession condamne à chercher des sponsors privés. Ce sera un éditeur et son auteur vedette, Marc Ober. 




Ce gang institutionnel dépareillé enquête sur une “tueuse” décidée à venger la souffrance du monde animal en copiant les méthodes les plus cruelles de l'abattage industriel. Très saignant.

Priya, La Fille du boucher – Marie Capron – Viviane Hamy Chemins nocturnes – 350 pages – 20,90€ - ***
Lionel Germai




jeudi 16 juin 2022

En trois temps




Trois femmes, trois époques, trois mystères, qui se répondent et se complètent entre folie et magie noire. L'année 1899 voit Lucienne s'abandonner au spiritisme après la mort de ses filles dans un incendie. En 1949, Lina, une adolescente, rejoint sa mère dans un établissement spécialisé fréquenté par une vieille dame aux pratiques étranges. En 2001, enfin, l'inspectrice Maxine Grant enquête sur une scène de crime où une femme a massacré son mari.



Johana Gustawsson est française et réussit à nous restituer le climat oppressant de cette "belle Province" dans laquelle les personnages féminins tissent des liens tragiques d'une génération à l'autre.

Te Tenir la main pendant que tout brûle – Johana Gustawsson – Calmann-Lévy – 324 pages – 19,50€ - ***
Lionel Germain




mercredi 15 juin 2022

Toucher le fond



Critique sans concession de la Russie d’aujourd’hui, Glukhovsky a connu un succès mondial avec son premier roman "Métro 2033", adapté en jeu vidéo. Ses nouvelles politiquement incorrectes mêlent satire et anticipation: ici, les forages de Gazprom atteignent l’Enfer – le vrai, là, on recycle industriellement les organes des travailleurs immigrés victimes d’accidents opportuns, ailleurs les oligarques avouent qu’ils sont en fait des aliens dont les profits insensés se justifient par les frais de réparation de leurs vaisseaux crashés il y a des siècles, on rit mais on touche le fond.


Nouvelles de la mère patrie - Dmitry Glukhovsky - Traduit du russe par Denise Savine et Julia Vanidze - Livre de poche - 343 pages – 7,90€ - ***
François Rahier




mardi 14 juin 2022

Riz sauté


Dans un bon polar chinois, il y a toujours un moment où l'on entend murmurer les casseroles. Chang Kuo-Li dont c'est la première apparition en Série noire est un Chinois de Taïwan et un critique gastronomique. Son polar survitaminé a un titre français qui épargne un résumé fastidieux de l'intrigue. 



Il y est beaucoup question de trafic d'armes, et nos déboires australiens nous permettent aisément d'en comprendre les enjeux. Le sniper aime le "riz sauté" et le flic en pré-retraite qui mène le bal d'une procédure voyageuse à travers l'Europe en apprécie également les qualités: "des grains délicieux et aériens qui ne collaient pas" et "des œufs qui avaient un vrai goût d'œuf."
Savoureux, rythmé et plein d'humour.




Le sniper, son wok et son fusil – Chang Kuo-Li – Série noire Gallimard – 360 pages – 19€ - ***
Lionel Germain





lundi 13 juin 2022

Mater la mort


Petit roman indispensable, à l'heure où l'histoire immédiate s'efforce de gommer certains souvenirs indésirables. Cent-cinquante pages pour se rappeler d'où vient la démocratie fatiguée qu'on éreinte aujourd'hui. De cette année 1945 par exemple, l'an 1 après l'Ordre Nouveau qui avait plongé l'Europe dans les ténèbres. 



Pierre Hanot nous invite à partager la cellule d'un collaborateur incarcéré à Toulouse. Paul est un homme de conviction, porté par des "valeurs" dont il refuse de voir le caractère monstrueux. En attente du procès que redoute son avocat, il écrit sur son carnet l'essentiel de ses faits d'armes, toutes les basses œuvres de la milice, les turpitudes pseudo-héroïques contre les résistants, les tortures et les exécutions sommaires.




On ne dira pas quelle forme spectaculaire prendra la rédemption qui permettra à Paul d'échapper à la guillotine. Mais comme le fait Pierre Hanot, on rappellera au lecteur que c'est à un rescapé français de la Waffen-SS qu’on doit la création en 1972 d’un mouvement politique qui  qualifia trente ans plus tard un candidat à l’élection présidentielle.

Au bout, la nuit – Pierre Hanot – Konfident noir – 156 pages – 14€ - *** 
Lionel Germain



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vendredi 10 juin 2022

Ce qu'on aime de l'Allemagne


Dans "Shalom Berlin", il y a tout ce qu'on aime de l'Allemagne contemporaine. La détermination à construire un futur respirable, à garder la mémoire en éveil. Quand les tombes du cimetière juif sont profanées, c'est Alain Liebermann, chef de l'antiterrorisme et petit-fils d'une matriarche juive, qui mène l'enquête.





Ce qu'on aime encore de l'Allemagne, c'est ce refus de l'esbrouffe et du pathos. "Une descente de police à l'allemande n'a rien d'un kick d'adrénaline pour mâles à la gâchette facile." Et cette enquête sur l'extrême-droite réserve des surprises en phase avec notre atmosphère hexagonale.





Shalom Berlin – Michael Wallner – Traduit de l'allemand par Sylvie Roussel – Filatures – 224 pages – 21€ - ***
Lionel Germain




jeudi 9 juin 2022

Silence, on meurt.


Michael Farris Smith est l'auteur qui donne une voix au silence. Les lieux aussi parfois semblent voués au silence. Comme Red Bluff où une plante invasive, le kudzu, prolifère et menace d'étouffement cette bourgade du Mississippi. 





On y découvre le personnage de Colburn dont l'enfance s'est soldée sur un drame familial épouvantable. Quand il revient des années plus tard, la ville est un cimetière. Il y réinstalle son propre désespoir, cherchant dans la disparition de deux enfants des réponses aux questions qui le submergent. Le lyrisme de Michael Farris Smith est envoûtant.





Blackwood – Michael Farris Smith – Traduit de l'américain par Fabrice Pointeau – Sonatine – 288 pages – 21€ - **** 
Lionel Germain





mercredi 8 juin 2022

Le nom du Père




Tout a été dit ou presque sur "Dune". C’est peut-être pour éviter de spoiler encore davantage le film de Denis Villeneuve que les héritiers de Frank Herbert publient cette étonnante préquelle, l’histoire du petit astre où tout a commencé, et celle du duc Leto, le père de Paul, futur messie de la planète des sables. Cette remontée aux sources d’une légende augure-t-elle une lecture œdipienne du mythe?  La saga, quant à elle, est rééditée aujourd’hui chez le même éditeur en 7 gros volumes aux traductions révisées. 


Dune : Chroniques de Caladan, Le Duc - Brian Herbert et Kevin J. Anderson - Traduit de l’anglais (États-Unis) par Frédérique Le Boucher - Ailleurs & Demain/Robert Laffont - 460 pages - 21,90 € - **
François Rahier



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mardi 7 juin 2022

C'est du brutal


Qu'on s'appelle Max Dodman ou Thomas Bonyard, quand on accepte de figurer au casting de Sébastien Gendron, faut savoir que chez lui "on éparpille et on pulvérise" facilement. Max Dodman, un "presque frêle", a commencé sa vie professionnelle à l'arrière d'un fourgon blindé. 




Le jour du braquage, il est le héros qui se rêve à cinquante contre un. Dans le feu de l'action, brûlant comme le feu des steppes, il arrache la moitié de la tête d'un gamin alléché par l'odeur des billets en accès libre. C'est Thomas Bonyard le gamin, et on devine que l'esprit de revanche, quelques années plus tard, aura le visage d'un borgne de 49 ans.




Max Dodman sera, lui, devenu garagiste et producteur de films pornographiques. "Un truc de malade", on s'en doute, mais l'auteur nous donne quelques clés pour comprendre l'intérêt du système. Les amateurs d'exclusivité se ruent sur leur écran et dégainent leur carte bleue pour le plus grand bonheur des mafias.

C'est dans ce contexte idyllique, ponctué de corruption municipale et de détresse affective et sexuelle, que va s'accomplir la promesse faite au lecteur: c'est du Gendron, c'est du brutal.

Chez Paradis – Sébastien Gendron – Série noire Gallimard -  350 pages – 19€ - ***
Lionel Germain



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Version papier



  

vendredi 3 juin 2022

Savoir frère assassin


Retrouver Jo Nesbo sans Harry Hole, son héros démesuré, c'est presque reposant. Presque seulement, parce que dans cet excellent roman noir norvégien qui renvoie comme un écho américain du meilleur de Thomas H. Cook, la description des relations fraternelles est rude et anxiogène. 




Roy et Carl ont vu leurs parents disparaître au fond d'un ravin quand ils étaient encore adolescents. La scène d'ouverture donne la clé des rapports de dépendance meurtrière qu'ils entretiennent. Jo Nesbo déploie tous les artifices du polar classique: ambivalence des sentiments, jalousie amoureuse, pathologie familiale et engrenage fatal, pour dessiner le portrait de son duo tragique.




Leur domaine – Jo Nesbo – Traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier – Série noire Gallimard – 636 pages – 22€ - ***
Lionel Germain





jeudi 2 juin 2022

Ligne de front




Quand on parle de premier roman à propos de "Sur les nerfs", on est déjà à côté de la plaque. Larry Fondation s'est enfoncé dans la nuit. Il en restitue le suc empoisonné en courtes rafales, autant d'éclairs électrisant les ombres qui déambulent dans ce cauchemar urbain parfaitement identifié, squats pouilleux, cave désaffectée, le Los Angeles des gangs et des junkies dont l'espérance de vie est aussi éphémère qu'un feu d'artifice parfumé au crack. Brutal et terrifiant. 




Sur les nerfs – Larry Fondation – Fayard - 118 pages – 14€ – 
réédité en 2013 – 128 pages – Livre de poche – autour de 3 ou 4€ sur les sites de vente en ligne - ****

Lionel Germain




mercredi 1 juin 2022

Des champignons et des hommes


 
Aux confins de la France et de l’Espagne, là où la Garonne prend sa source, entre Catalogne et Aquitaine, de drôles d’événements se seraient déroulés au cours de l’hiver 1888. Un Val d’Aran imaginaire, théâtre d’une alliance entre un homme et de monstrueux champignons, un étrange western hivernal mêlant contrebandiers, anarchistes et corps expéditionnaire français: l’auteur catalan donne ici libre cours à une verve picaresque qui semble éloignée de l’inspiration lovecraftienne de son premier roman. Mais le maître de Providence fut aussi obsédé par certains champignons…


Fungus, le Roi des Pyrénées - Albert Sánchez Piñol - Traduit du catalan par Marianne Million - Actes Sud - 354 pages – 22,80€ - ***
François Rahier 



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