mercredi 31 mai 2017

La route des rats






En 1947, l'Europe est à genoux et l'apocalypse ravive ses dernières braises en exfiltrant les nazis que l'Amérique juge utile à son projet de lutte contre le communisme. Une de ces filières partait de Hambourg et faisait escale à Glasgow. Avec Brodie, son personnage d'ancien combattant devenu détective-reporter, Gordon Ferris raconte cet épisode peu glorieux et nous immerge dans la communauté juive écossaise.




La filière écossaise – Gordon Ferris – Traduit de l'anglais par Hubert Tézenas – Seuil – 480 pages – 22,50€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 21 mai 2017




mardi 30 mai 2017

Brouillard de Parme






Dans cette ville italienne d'Émilie Romagne, Valerio Varesi installe une lumière troublée par les incertitudes de la mémoire. Le commissaire Soneri enquête sur l'assassinat d'une vieille femme, propriétaire d'une pension de Parme. On retrouve le sens du ralenti qui étourdissait agréablement le lecteur du "Fleuve des brumes". Couleurs sombres d'un Edward Hopper italien. 





La pension de la Via Saffi – Valerio Varesi – Traduit de l'italien par Florence Rigollet – Agullo – 314 pages – 21,50€ - ****
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 14 mai 2017




lundi 29 mai 2017

Envie d’ailleurs





"La nuit myope" d'ADG que ressuscite Jérôme Leroy, se déguste en quelques gorgées, riches en arôme. Du noir serré. Ça se glisse dans les travées pluvieuses de la nuit parisienne, les taxis chouinent et le héros navrant n'a du "lascar" qu'un chien qui l'accompagne dans une dérive adultère sans espoir. Un "jus" de box des années 80 où l'on "slove" sur Procol Harum. Naufrage cadastré d'un petit-bourgeois libertin. 






La nuit myope – ADG – La Table Ronde – 108 pages – 5,90€ - ****
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 14 mai 2017




dimanche 28 mai 2017

RIFF HI-FI DES ANNÉES 80 (5)







Dans "Piano Barjo", Tito Topin redonne en 1983 du "corps" au signifiant. Le roman noir est une succession de lieux où la vie étincelle en fragments très brefs. La mort n'est jamais loin. Dans la salle enfumée et poisseuse de l'Oasis-Club, la musique n'adoucit pas les mœurs, elle renforce au contraire le désespoir des sursitaires.





"Remplis encore mon verre, Sam,
Écoute le bruit dégueulasse
De la jeunesse
Qu'on froisse
Comme une chanson qu'on jette."

Piano Barjo – Tito Topin – Série noire Gallimard – 288 pages – autour de 5,50€ sur les sites de vente en ligne - ***
Lionel Germain – d'après un article publié dans Sud-Ouest-dimanche en octobre 1986







dimanche 21 mai 2017

RIFF HI-FI DES ANNÉES 80 (4)





En 1983, avec "Cherokee", Jean Echenoz oppose aux standards du roman le même refus que Parker à la mécanique huilée des grands orchestres. Et pourtant tous les éléments du thème sont là mais retravaillés dans un espace qui déroute le lecteur-auditeur. Par ces connotations aussi subtiles que les intervalles de silence entre deux notes chez Monk, Echenoz anticipe sur les rapports du jazz et du polar.





Cherokee – Jean Echenoz – Éditions de Minuit – (Prix Medicis 1983) – 248 pages – 24€ - ****
Lionel Germain – d'après un article publié dans Sud-Ouest-dimanche en octobre 1986







samedi 20 mai 2017

Odieux visuel



La Morve, semi-cloche aux dents vertes, doit rapporter le scalp d'une jeune femme au commanditaire du contrat. Sur son chemin va se dresser un petit prof jusque là choyé par sa femme mais en rupture soudaine de pantoufles pour les cuisses maigres de Lucinda, la victime désignée. 





Hervé Prudon n'est pas un amateur d'énigmes. On saura très vite qui est cette Lucinda, d'où elle vient et où elle va dans ce Paris frileux. Les personnages aux portraits stylés se bousculent comme dans un paysage de bande dessinée. Dans leur "Porsche" aux vitres teintées, les méchants sont riches et malheureux et Tarzan, l'ancien flic, est adopté comme un caniche par une rentière en mal d'amour.





Tarzan malade – Hervé Prudon – Première édition en 1979 puis J.L. Lesfargues (1983) à partir de 11€ sur les sites de vente en ligne – Série noire (1997) 176 pages – 6€ - **
Lionel Germain







Kane prend la main



"Une lumière brillante, comme chauffée à blanc, s'insinuait dans sa tête, oblitérant sa vision et toute tentative de pensée. Il glissait..." (Lire la suite)




Présentation de l'éditeur :
Il neige dru sur Belfast lorsque, tôt le matin, Karl Kane, allant chercher le lait devant sa porte, y trouve aussi une main sectionnée. La deuxième à se matérialiser dans la ville en quelques semaines. Que signifient ces macabres cartes de visite?

L'avis de Black-Libelle sur Karl Kane.

Un sale hiver - Sam  Millar - Traduit de l'anglais par Patrick Raynal - Réédition Points Seuil - 312 pages - 7,40€ - ****




vendredi 19 mai 2017

Les accents du faubourg


Dominique Dayau vient juste de ranger son flingue. Le commandant de police a passé plus d'une trentaine d'années à traquer les méchants et un peu moins d'une quinzaine à cultiver son jardin secret littéraire. Des secrets éventés chez plusieurs éditeurs, de Mollat à Vents salés en passant par Elytis qui publia entre autres "Serial Piqueur" et "Toilettes de flics", recueil d'anecdotes hilarantes sur un besoin fondamental et l'incongruité parfois de cette exigence en milieu policier.


Assurément écrivain comme le rappelle Hervé Le Corre dans sa préface, Dominique Dayau prouve avec ce premier volet d'une trilogie qu'il n'est pas le greffier de sa mémoire, comme un flic est tenté de le devenir en évoquant les épisodes plus ou moins tumultueux de sa carrière. Certes, l'avoir à sa table, c'est s'assurer quelques tranches de fou-rire et des chroniques invraisemblables puisées dans la sacoche tribale de la PJ. 




Le "polar" est friand de ces procès-verbaux mais la littérature décline souvent l'invitation. Toujours sous l'influence de cette tension, l'auteur travaille sa matière première avec une puissance qui réjouit l'oreille. Ceux qui aiment la musique seront comblés.

Cette histoire de flics ayant largement dépassé la date de péremption, seniors déglingués réunis dans une brigade improbable pour déjouer les projets terroristes, est avant tout une affaire de personnages. Max, le patron de l'officine, "n'était pas le diminutif de Maxence ou de Maxime. Cela signifiait Maximum. Un maximum de boulot pour un maximum d'emmerdes.

Le projet réellement foutraque rend l'intrigue presque secondaire. La partition de Max, c'est celle d'un chef de chœur qui mêle les sonorités propres à la boutique du 36 aux accents du "faubourg" comme on disait à l'époque où les "cités" n'avaient pas encore coiffé le ciel de nos banlieues. 

Face aux princes de cette lumière grise, Dominique Dayau installe les princes de la nuit, trafiquants et terroristes, pour lesquels il réinvente aussi une langue étrangement épicée. Dominique Dayau, c'est encore Hervé Le Corre qui en parle le mieux, comme d'un écrivain qui met "en harmonie et en rythme la langue française. (…) Et ça chante, et ça gueule et ça valse."    

Le 13e Choc – Dominique Dayau – Vents salés – 324 pages – 19,90€ - *** 
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 7 mai 2017




jeudi 18 mai 2017

Fictions conjecturales





Premier recueil francophone d’un auteur canadien consacré il y a quelques années pour "Vision Aveugle", variation magistrale sur le premier contact. Quinze nouvelles, une quasi-intégrale, qui explorent un futur proche ou lointain: drones tactiques accédant à un embryon de conscience, foi et électromagnétisme, portails stellaires, récriture du film de Carpenter du point de vue de la Chose… 





Au-delà du gouffre - Peter Watts – Traduit de l’anglais (Canada) par Gilles Goullet - Le Bélial’ – 480 pages – 23€ - ****
François Rahier – Sud-Ouest-dimanche – 11 décembre 2016




mercredi 17 mai 2017

Après nous le déluge





Troisième épisode des aventures de Pierre Cavaignac et Marjolaine Karadec, deux archéologues fouineurs confrontés ici à l'assassinat d'un confrère après la découverte d'une nouvelle grotte près de Lascaux. Jean-Luc Aubarbier est une mine d'or. Sa culture et son sens de la mise-en-scène nous entraîne 11000 ans en arrière. Le climat se réchauffe, annonçant un déluge légendaire aux hommes de Cro-Magnon.






La vengeance de Gaïa – Jean-Luc Aubarbier – Icity – 286 pages – 17,90€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 14 mai 2017




mardi 16 mai 2017

Gabon Bad Guy





On retrouve dans ce roman le charme de l'auteur de "La vie est un sale boulot" (éditions Jigal), une langue épicée et un dépaysement susceptible de séduire les amateurs de suspense. Mais léger bémol question suspense justement. Sur fond de vengeance, l'intrigue se réduit à la traque d'un pourri, sans la fièvre et le burlesque des précédents polars. Petite chronique d'un pays livré aux corrompus et aux prédateurs.  




Tu ne perds rien pour attendre – Janis Otsiemi – Sang neuf Plon – 250 pages – 15€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 7 mai 2017




lundi 15 mai 2017

Être né quelque part



"Les islamistes s'emparèrent de la faim des plus pauvres et la retournèrent contre le parti unique." Aussi simple qu'un jour d'émeute à Oran en 1988. La mère de toutes les batailles que nous cochons encore sur l'agenda du monde a engendré ses premiers monstres dans le désœuvrement de cette jeunesse collée aux murs des cités algériennes. A travers la quête identitaire d'un jeune Français, Ahmed Tiab organise la visite guidée d'une ville où les rêves de démocratie, de modernité et d'égalité pour les femmes se sont dissipés dans les derniers jours de la guerre d'indépendance.



Gymnopédie pour une disparue – Ahmed Tiab – L'Aube noire – 286 pages – 19,90€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 7 mai 2017




dimanche 14 mai 2017

RIFF HI-FI DES ANNÉES 80 (3)






Dans "Jazz-Gang", H. Paul Jeffers a créé un "privé" dans la lignée des Spade, Marlowe et consorts avec cette particularité qu'il joue aussi bien du saxophone que du calibre 38. Un rétro du meilleur effet qui nous permet de bavarder dans l'intimité avec Gershwin ou même d'aller taper un "bœuf" inoubliable avec Art Tatum à l'Onyx Club.







Jazz-Gang – H. Paul Jeffers – Traduit de l'américain par Denise May – Série noire Gallimard – 288 pages – autour de 26€ sur les sites de vente en ligne - ***
Lionel Germain – d'après un article publié dans Sud-Ouest-dimanche en octobre 1986







samedi 13 mai 2017

Thriller uchronique



La SF est souvent un prisme pour mieux saisir le réel.  (Lire la suite)




Un monde meilleur  - Markus Sakey – Traduit de l’américain par Sébastien Raizer - Réédition Folio Gallimard - 469 pages - 8,20€ - ***




vendredi 12 mai 2017

Justice aux yeux bandés



Savez-vous ce qu'est la synesthésie bimodale? Expérience sensorielle "ineffable" selon Hannelore Cayre. La narratrice atteinte de cette affection neurologique ne peut manger que ce qui est beau à ses yeux. "Devant une assiette aux couleurs mélangées", elle trie les aliments, "le visage ravagé de tics". Voilà campé le personnage de la "daronne", fille de métèques, assignée pendant son enfance à grandir sans amis dans une baraque perdue entre la forêt et l'autoroute.




Tout commence par cette longue séquence pleine d'une énergie rageuse aux accents autobiographiques, un récit qui n'est pourtant qu'une ouverture au roman noir. Née dans les marges du monde respectable, Patience Portefeux, jeune veuve chargée de famille, est d'abord victime des prédateurs avant de s'emparer des bénéfices du crime grâce à ses compétences de traductrice-interprète dans les palais de justice.
Patience trafique pour mettre ses filles à l'abri et payer l'EPHAD où survit sa mère. 



Le polar n'a rien d'anecdotique. Avocate et auteure de "Commis d'office" qu'elle a aussi adapté et réalisé pour le cinéma, Hannelore Cayre livre un nouveau réquisitoire contre l'institution judiciaire qui n'hésite pas à condamner les travailleurs au noir tout en en employant elle-même. Réquisitoire aussi contre les conditions d'hébergement indignes dans ces EPHAD où l'on parque "l'humanité défaite". Rugueux, sans complaisance, le roman primé par le jury du "Point" est peu enclin à l'optimisme.

La Daronne – Hannelore Cayre – Métailié – 176 pages – 17€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 30 avril 2017




jeudi 11 mai 2017

Utopie vs entropie





Écrit en 1920, aussitôt interdit, ce chef-d’œuvre dystopique antérieur à ceux de Huxley et d’Orwell, devra attendre 1988 pour paraître en Russie. Chronique d’une entreprise de conversion de l’univers à un bonheur mathématiquement infaillible, le roman fait un constat impitoyable de la glaciation en cours. La nouvelle traduction met en relief aussi tout ce que l’écriture de l’auteur doit à l’art de son temps, cubisme, modernisme…





Nous - Evgueni Zamiatine – Traduit du russe par Hélène Henry - Exofictions/Actes sud – 232 pages – 21€ - *****
François Rahier – Sud-Ouest-dimanche – 12 mars 2017




mercredi 10 mai 2017

Le retour de Servaz



Capable de pondre une "putain d'histoire", charpentée comme un château gothique, Bernard Minier revient au personnage qui a fait ses premiers succès, Martin Servaz.  Commandant de police à Toulouse, Servaz est un "flic à problèmes", conforme aux clichés en usage dans le polar contemporain. Son pire ennemi, Julian Hirtmann, est un tueur en série "insaisissable" qui renvoie au Lecter du Silence des agneaux en passant par la tradition holmésienne qui exige de Moriarty une perversité aussi exceptionnelle que le génie du détective.



A l'énoncé d'un tel verdict, on serait tenté de lâcher l'affaire. Mais Bernard Minier réussit quand même à nous harponner dans la nuit venteuse de Norvège. Ici, grâce à Kirsten Nigaard, flic norvégienne appelée dans la ville portuaire de Bergen où un cadavre a été découvert dans l'église. Une cinquantaine de pages pour un dépaysement sous haute tension avant de retrouver Servaz à Toulouse. Le héros passe plus de temps au bloc opératoire que dans son bureau d'OPJ. Avant sa rencontre avec Kristen, il aura même fait l'expérience de la "mort imminente". 




Malgré de nombreux rebondissements, la traque du méchant est un peu surjouée. On reparcourt les lieux communs du crime en admirant au passage les effets de caméra toujours efficaces et le sens des portraits secondaires comme celui de la chef de police norvégienne, "aux petits yeux enfoncés dans sa face plate et large de mérou".

Nuit – Bernard Minier XO – 528 pages – 21,90€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 7 mai 2017




mardi 9 mai 2017

Le poids du vide





L'argent physique n'est peut-être pas l'ennemi. Dans la virtualité du monde, se joue le grand happening du vide, la voracité de l'absence. En lisant Oppel, on découvre la violence des nouveaux alchimistes capables de transformer la tonne d'étain arrachée à la terre par la sueur et le sang des pauvres en cette poudre d'or invisible dont se goinfrent les serveurs des systèmes de cotation boursière. Virtuels mais meurtriers.





19500 dollars la tonne – Jean-Hugues Oppel – La Manufacture de Livres – 256 pages – 16,90€ - *** 
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 7 mai 2017




dimanche 7 mai 2017

RIFF HI-FI DES ANNÉES 80 (2)






Avec "Saxo-Faune", Gilbert Tanugi nous fait côtoyer Joe Bennett, un artiste génial, personnage clé d'une intrigue on ne peut plus noire. Sam les oreillettes, producteur débranché, tombe par hasard, un soir dans Paris, sur un couple de Noirs américains. La mère joue du piano et le fils de l'alto. Sam s'aperçoit très vite que ce duo là représente la chance de sa vie. 






"En quelques phrasés brefs, incisifs, avec à la fois une odeur de messe et de rixe (…) sans casser le fil de sa méditation, Joe allait de la tension extrême au relâchement absolu (…). Pour Sam, il n'y eut pas de doute: Joe Bennett faisait l'amour avec la mère de Dieu. De sa colonne noire jaillissaient des murmures, des plaintes, des chants aussi bien que du sperme. Son outil brûlant se glissait en elle… et le saxo entonnait alors un chant funèbre et mélodieux comme le souffle des archanges."

Enrayant le pessimisme de Manchette, Tanugi invente le messie du jazz: une virtuosité technique jamais séparée du "souffle" qui la fait vivre. C'est bien aussi le mirage du polar, cette volonté farouche qu'a Sam Friedman, petit producteur juif, de courir après sa vérité.

Saxo-Faune – Gilbert Tanugi – Engrenage Fleuve noir – autour de 3€ - ***
Lionel Germain – d'après un article publié dans Sud-Ouest-dimanche en octobre 1986







samedi 6 mai 2017

Amour toujours


Ce n'est jamais l'amour qui mène au crime, c'est le crime qui désigne l'amour comme une cible idéale. (Lire la suite)




Le crime - Arni Thorarinsson - Traduit de l'islandais par Éric Boury - Réédition Points Seuil - 176 pages - 6,50€ - ***




vendredi 5 mai 2017

Gardes rouges et terreur noire



La dixième aventure de l'inspecteur Chen, l'assassinat d'un commerçant réhabilité après la Révolution culturelle, a toutes les apparences d'une confession nostalgique de Qiu Xiaolong. Un prologue et une longue conclusion permettent à l'auteur chinois de raconter la parenthèse ubuesque et tragique pendant laquelle s'organisa la chasse aux intellectuels, l'humiliation d'un bon médecin, la rencontre plus tard avec une bibliothécaire séduisante et liée au Pouvoir, et bien-sûr l'incontournable virée dans les gargotes où se mitonne le meilleur de la gastronomie chinoise. Goûteux.



Il était une fois l'inspecteur Chen – Qiu Xiaolong – Traduit de l'anglais par Adélaïde Pralon – Liana Levi – 240 pages – 19€ - ****
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 30 avril 2017




jeudi 4 mai 2017

Sang d'encre






Disparu le 10 novembre 2016, il fut une des grandes plumes du roman populaire du dernier demi-siècle, en particulier dans la célèbre collection "Angoisse" du Fleuve noir à laquelle cette anthologie rend hommage. Entre épouvante et humour macabre, auteur d’un "Manuel du savoir-mourir", familier de Topor et de Jean-Pierre Mocky, il écrivait aussi de la SF sous son vrai nom d’André Ruellan.






Angoisses - Kurt Steiner – Rivière blanche - 2 vol. 376 et 388 pages – 25€ chaque - ***
François Rahier – Sud-Ouest-dimanche – 4 décembre 2016





mercredi 3 mai 2017

Meurtres au Vatican





Ian Caldwell met en scène deux frères en fonction au Vatican. L'un appartient à l'église catholique d'Orient, l'autre à l'église catholique romaine. L'assassinat d'un Conservateur à la fin du Pontificat de Jean-Paul II masque une brillante querelle autour des Évangiles et du Saint Suaire. Érudite et passionnante interrogation sur les fondations de la religion chrétienne. Sans tabou, sans blasphème.






Le Cinquième Évangile – Ian Caldwell – Traduit de l'américain par Hélène Frappat – Actes Sud – 528 pages – 23,80€ - ****
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche - 30 avril 2017




mardi 2 mai 2017

Chaux-vive, froid devant



Ancien flic reconverti en privé, Jérôme Dracéna a déjà sauvé la mise à Arletty. Nous revoilà en 1944 dans cette France de l'Occupation qui sent le moisi et la fin de règne. Maurice Chevalier s'apprête à laisser la romance à Georges Ulmer mais l'horreur a toujours ses artistes. Le Docteur Petiot en est un. Entrepreneur de pompes funèbres qui démarche ses clients à domicile, il est dans cet épisode, l'ombre maléfique après laquelle court Dracéna. Le détective découvre aussi la Résistance avec Honneur de la Police et succombe facilement aux charmes des jolies filles. En prenant quelques libertés avec la vérité historique, l'auteur n'en restitue pas moins le climat et le brouillard idéologique de l'époque.


Satan habite au 21 – Jean-Pierre de Lucovich – 10/18 – 504 pages – 8,80€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 16 avril 2017