vendredi 27 février 2015

Fatale




 C'est un petit roman, une parenthèse dans les aventures d'Erlendur, le flic fétiche d'Indridason d'ailleurs évoqué au détour d'un chapitre. Le narrateur, en prison, raconte comment il a rencontré Betty, une femme fatale mariée à son employeur, comment il a succombé à ses charmes au point de se faire prendre au piège et de se retrouver impliqué dans l'assassinat du mari. Banale histoire de trahison amoureuse sauf que l'auteur est un malin. Il nous réserve une fin déconcertante. 



Betty – Arnaldur Indridason – Métailié – 206 pages – 18€ - Réédition Points septembre 2017 - 240 pages - 7€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 15 janvier 2012









jeudi 26 février 2015

Mensonges littéraires




 "Paysage sombre avec foudre" d'Alain Claret, publié chez Laffont, mettait en évidence les rapports truqués entre les personnages. En attendant de valider la quatrième de couverture très alléchante de "Une étude en noir", les lecteurs profiteront d'une réédition de "Que savez-vous des morts" chez Pocket en 2009 pour entr'apercevoir les fils d'une comédie humaine fascinante. L'avocat Polder utilise un flic déchu pour sauver une jeune femme apparemment captive d'un milliardaire russe. Au delà des codes du polar, Alain Claret engage une réflexion passionnante sur la littérature et ses mensonges.



Que savez-vous des morts – Alain Claret – Pocket – 280 pages – 6,90€ - *** -
Lionel Germain – d'après un article de Sud-Ouest-dimanche – 7 juin 2009




mercredi 25 février 2015

Au nom de la loi





 S'affranchir de Dave Robicheaux, héros emblématique de James Lee Burke, ça commence par un exil hors du Bayou, dans les profondeurs du Texas. Le shérif Hackberry Holland, vétéran de Corée et veuf inguérissable, n'entend pas se laisser séduire par la grâce presque juvénile de son adjointe. Autour de cette affaire d'immigration clandestine, restent le parfum des églises, les tentations de l'alcool et une certaine idée de la loi et de la justice.




Dieux de la pluie – James Lee Burke – Rivages – 522 pages – 21,90€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 22 février 2015




mardi 24 février 2015

Auberge bavaroise







 On a du mal à imaginer la détresse qui pouvait frapper les habitants de cette région de Bavière en 1947. Prisonnier d'un dénuement extrême, de l'ostracisme et d'une foi sans indulgence, le père a-t-il assassiné sa fille et l'enfant du pêché conçu avec un Français du STO? Vingt ans après, les confidences d'un ivrogne dans une auberge relancent l'enquête et réinjectent de l'humanité dans la sécheresse des procès-verbaux.





Finsterau – Andrea Maria Schenkel – Traduit de l'allemand par Stéphanie Lux – Actes Sud – 112 pages – 12,50€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 22 février 2015




lundi 23 février 2015

Belle de Sète





 Le nouveau maire n'a pas eu le temps d'enfiler son écharpe. On l'a assassiné. Pour le lieutenant Pénélope Cissé, belle sénégalaise de souche en immersion dans l'arrière-pays sétois, le terrain de jeu est miné. Derrière le bleu du ciel, les rancœurs villageoises s'échauffent. Quant aux juifs belges recueillis pendant la guerre, ils sont reconnaissants mais auraient des raisons d'en vouloir à leurs bienfaiteurs. Embrouille et pataquès.  





Les Belges reconnaissants – Martine Nougué – Éditions du Caïman – 215 pages – 12€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 22 février 2015




vendredi 20 février 2015

A en perdre le Nord



 Depuis une dizaine d'années, Pascal Dessaint insère la critique sociale dans une interrogation plus large sur les dérives environnementales. "Le Bal des frelons", "Maintenant, le mal est fait", "Cruelles natures", autant de romans où la hiérarchie traditionnelle des personnages s'efface au profit d'un rapport compliqué de chacun avec la nature. Roman choral comme ce dernier dans lequel les hommes et les femmes sont des ombres épuisées par la voracité muette de cette région du Nord.



Michel, célibataire depuis le départ de sa compagne, élève seul le fils de sa sœur fauchée par un camion. Il éprouve une part de culpabilité dans la mort de celle-ci. Tandis que le fantôme de l'industrie lourde se glisse dans les vapeurs des usines chimiques qui ont pris la place, il trompe l'ennui en surveillant l'entrée des minéraliers géants. Un peu plus loin, à cinquante ans, Jérôme survit avec une mère impotente dans une maison grignotée par les dunes. 





L'amertume est comme une atmosphère qui coiffe le paysage. Les vraquiers dérivent sur un horizon sans profondeur et le nouveau canal n'est qu'un trompe misère destiné à pomper l'énergie des survivants évincés des chantiers navals ou de l'usine de plastique. Cyril qui travaillait dans la raffinerie de pétrole avant d'être licencié, campe de façon sauvage en zone industrielle avec sa fille Mona qui assure l'ordinaire comme vendeuse. Un vilain secret les maintient dans une dépendance malsaine. Gilles, battu par son père, est obsédé par l'idée de chasser le phoque. Louis, le neveu de Michel, rêve d'un faucon dans les haubans. Wilfried est un méchant ordinaire, pêcheur de limande et violeur occasionnel. Sa femme Josiane se rêve nageuse de compétition mais s'enfonce dans la graisse d'une maman obèse mère de trois gros garçons aux prénoms de champions. 

L'humeur cafardeuse qui anime tous ces personnages les unit pour le pire dans un scénario criminel où l'ignorance le dispute à la perversité. La nuit les submerge et la disparition des liens sociaux les renvoie à un tribalisme cruel. 

Si Dieu semble avoir abandonné le ciel du Nord, il reste en écho à cette humanité privée de transcendance l'âme lointaine d'une nature sauvage, le vol d'un grand faucon, la silhouette d'un phoque ou un mirage de pingouins. Pascal Dessaint contemple la beauté paradoxale des lumières toxiques sur la lande et poursuit sa mission de scribe du désenchantement.

Le chemin s'arrêtera là – Pascal Dessaint – Rivages – 240 pages – 18€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 15 février 2015




jeudi 19 février 2015

L'Usine agace






 La mort de dix-huit ouvriers après l'explosion d'une usine est-elle la conséquence d'un accident industriel ou d'une bavure syndicale? On retrouve l'ancien journaliste Matt Berger, héros de "Quitte ou double". Le voilà éditeur mais prêt à rechausser les crampons pour découvrir sur le mauvais gazon du foot-business la matrice d'une délinquance politisée. L'usine agace et les commanditaires du crime ne sont pas forcément là où on les imagine.





Nous ne t'oublierons jamais – Cyrille Legendre – Le Masque poche – 350 pages – 7,50€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 15 février 2015




mercredi 18 février 2015

Marché commun





 Avec Marco, le jeune gitan, on découvre l'extraordinaire uniformité européenne dans la détestation des marginaux. Le Danemark ne fait pas exception à la règle. L'aide au développement pour l'Afrique n'exclut pas les magouilles financières et c'est pour en savoir trop sur la mort d'un employé de ce département que Marco est traqué par les hommes de son clan. L'enquête de Carl Morck est l'occasion d'un beau portrait d'adolescent. 




L'effet papillon – Jussi Adler-Olsen – Albin Michel – 648 pages – 22,90€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 15 février 2015




mardi 17 février 2015

Patrouille de nuit






 Au terme de cette enquête sur la mort d'un clochard, Erlendur gagnera ses galons aux yeux de Marion Briem, la patronne de la criminelle islandaise de Reykjavik. Flic de proximité en uniforme, il pose les bonnes questions et n'est que l'embryon d'un personnage dont l'intrigue vise à nous restituer la genèse. Pas vraiment indispensable mais on aime suffisamment Erlendur pour faire preuve d'indulgence. 




Les nuits de Reykjavik – Arnaldur Indridason – Traduit de l'islandais par Éric Boury – Métailié – 264 pages – 19€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 15 février 2015




lundi 16 février 2015

Flic à flasque





 Le voilà le flic parfait de film noir, "avec cette contraction du visage à la Bogart", fumant sa Gitane du soir incendiée au Zippo. Roberto de Angelis n'est rien d'autre que cette chair condamnée aux mauvaises graisses et aux nuits sans sommeil. Amoureux d'une femme amoureuse de sa propre souffrance, il se dissout parfois dans l'image du délinquant qui lui ressemble. Bad lieutenant, oui, mais humain, tellement humain.





Celui qui ne dormait pas – Alessio Viola – Traduit de l'italien par Gérard Lecas – Rivages – 336 pages – 21€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 8 février 2015




vendredi 13 février 2015

Poulets sauce basquaise



 Quelque chose nous disait que le stockage de la monazite près de Bayonne, évoqué dans "L'homme qui a vu l'homme", ressurgirait dans un prochain roman. En poursuivant l'état des lieux d'un Pays basque où le calme, le luxe et la volupté sembleraient l'emporter sur la menace explosive du terrorisme, Marin Ledun exhume un scandale radioactif et malheureusement bien réel. Un détour sur la Toile confirme d'ailleurs que les terrains contaminés n'ont pas fini de produire des effets délétères, qu'en grattant le palimpseste touristique, on découvre un terreau malodorant et plutôt dangereux pour la santé du voisinage. Rien de nouveau dans le roman noir si ce n'est qu'un dossier n'entretient qu'un lointain rapport avec la littérature. Sous "la montagne d'ordures", ce qui intéresse Marin Ledun, c'est "le nid de cris réprimés" comme le suggère la citation de Soji Shimada en exergue.




Un trio de flics dépareillés, une éminence grise espagnole et une prostituée combattive animent avec vigueur ce pays de cocagne empoisonné. Simon Garnier, lieutenant à la section antiterroriste de Bayonne, n'est pas complètement étranger à la mort d'Augusti, un trafiquant de drogue dont la tête revient dans une valise s'échouer sur le rivage. C'est le commandant Axel Meyer, couleur passe muraille, qui hérite de l'affaire. On ne l'a pas choisi par hasard. 




Le divisionnaire lui laisse entendre que ce serait de très mauvais goût si on liait cette affaire à celle du militant basque retrouvé mort à Bordeaux alors même que les nationalistes accusent Augusti d'avoir été le bourreau du jeune homme. Enfin, le lieutenant Emma Lefebvre, rescapée de l'attentat de Madrid, court après l'ombre portée de "l'homme qui a vu l'homme" avec le désir obscur de régler quelques comptes.

En grand manitou du crime, Javier Cruz décroche la palme. Espagnol délégué en France comme patron de l'antiterrorisme, il s'est associé à Sanchez, un trafiquant de drogue, pour mener à bien sa mission d'enrichissement personnel. Par un mécanisme intellectuel retors, il étage son activité du trafic de stupéfiant au blanchiment de ses bénéfices dans des sociétés de sécurité devenues soudain indispensables à la protection des entreprises contre le terrorisme. La boucle est bouclée. L'association entre Javier Cruz et Sanchez est un régal de pittoresque échevelé. Cruz évoluant au fil de l'intrigue du personnage corrompu au stratège éclairé qui pontifie en délivrant une philosophie scabreuse sur le marché captif des toxicomanes.

Mais le plus retors, c'est évidemment Marin Ledun dont la mécanique romanesque n'a jamais été aussi bien huilée que dans cette évocation d'une terreur instrumentalisée. Reste encore un portrait de femme, celui de Yaiza Gonzales la prostituée manipulée par tous et se rêvant maîtresse de son destin. Versant sombre d'Emma, la flic aux lumières d'orage, Yaiza Gonzales, élégante et catin rebelle, est une véritable héroïne de roman noir, partagée entre les incertitudes du bien et du mal. Cherchez la femme, a-t-on coutume de dire. Elles sont deux, marquées au fer rouge.
   
Au fer rouge – Marin Ledun – Ombres Noires – 464 pages – 20€ - *** 
Lionel Germain

Voir aussi dans SOD




jeudi 12 février 2015

L'Homme cochon






 Il s'est baptisé lui-même l'homme cochon à cause de ses problèmes cardiaques et de la greffe qu'il a subie. Avec sa femme et sa fille, il est retenu en otage par deux persécuteurs avares de confidences. Le commissaire Caffery est lui à la recherche du Marcheur, justicier vagabond insaisissable. Entre famille maudite et quête de vérité d'un flic obstiné et secret, l'intrigue de Mo Hayder, cruelle et sombre, diffuse une brume fantomatique et envoûtante.





Viscères – Mo Hayder – Presses de la Cité - 442 pages – 22€ - 
Pocket - 512 pages - 7,90€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 8 février 2015






mercredi 11 février 2015

Longueur d'ombre





 Comme un caillou jeté dans l'eau dont le frémissement secret va modifier le monde, les récits d'André Fortin diffusent la mélancolie du souvenir, l'Afrique des dictateurs, les voyous à l'ancienne et l'innocence d'un jeune délinquant, fragments d'une même histoire que le ressac éparpille à la bonne longueur d'ombre dans les dossiers du juge Galtier. Certainement un héros d'hier, hélas, mais ce raccommodeur de destins est d'utilité publique.  





Le crépuscule du mercenaire – André Fortin – Jigal – 248 pages – 18,50€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 8 février 2015




mardi 10 février 2015

All we need is love!





 Breen a fui devant les agresseurs de son équipier, les scènes de crime le font vomir mais il est capable de grimper dans un arbre pour sauver le chat d'une fillette. On est en 1968 et tout le monde en Angleterre a déjà son Beatle totémique. Breen se verrait bien en Ringo Starr, les experts le trouvent plutôt Lennon. Sur fond de Biafra et de drame africain, tout n'est pourtant pas qu'amour dans les rues de Londres. Un bon flash-back.






Du sang sur Abbey Road – William Shaw – traduit de l'anglais par Paul Benita – 10/18 – 528 pages – 9,10€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 1er février 2015




lundi 9 février 2015

Foie gras





 John Dorn est un détective australien. Son père avant lui était le genre de privé à défoncer les portes pour un coup de zoom dans une chambre adultère. Il est mort d'une cirrhose au foie dans un asile. Au fil de ces dix nouvelles, on apprend l'humilité. Antihéros par excellence, John est souvent celui qui n'empêche rien, avec au bout de la nuit, le seul réconfort d'une bouteille et la promesse d'une gueule de bois.  





La promesse de minuit – Zane Lovitt – Traduit de l'anglais par Bernard Turle – Mercure noir – 315 pages – 20,80€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 1er février 2015




vendredi 6 février 2015

Crime d'honneur



 La série noire a mis ses habits du dimanche pour souffler les 70 bougies de la maison, une cave où l'on travaille sur le fil du rasoir les humeurs maussades, les atmosphères viciées et les remontées de bile. Après Duhamel, Soulat et Raynal, Aurélien Masson ne déshonore pas le millésime en publiant Elsa Marpeau. Quatre romans chez Gallimard. Quatre univers très différents: les urgences de Lariboisière avec "Les Yeux des morts", l'escapade sensuelle et tourmentée à Singapour dans "L'Expatriée", la dérive activiste de "Black Blocs" et ce travelling mémoriel au cœur de la France profonde pour "Et ils oublieront la colère".



L'Hermitage, quelque part dans l'Yonne, est un hameau où ne vivent plus que trois familles "parce que la terre se divise". Trois branches d'une lignée de Marceau dont une se sépare de sa propriété à cause de l'âge. L'acheteur, Mehdi Azen, est un jeune professeur d'histoire passionné par sa discipline et notamment par les "crimes d'honneur" dont les femmes furent les premières victimes à la Libération. Comme cette Marianne qu'on découvre à l'ouverture de la chasse aux collabos en 1944, une horde de justiciers aux fesses. 



En 2015, c'est le professeur trop curieux qu'on assassine au bord d'un lac, et c'est la capitaine de gendarmerie Garance Calderon qui mène l'enquête. Elsa Marpeau en fait le dernier biographe des corps décomposés, une héroïne qui veut "rendre aux gens leur histoire" mais qui a sa propre mémoire aux trousses et semble "courir après les balles perdues". Avec le refoulé de la guerre en ligne de mire, l'auteure développe une vision rimbaldienne de la scène de crime, "un petit val", oxymore d'une paix meurtrière où le vert de l'herbe tendre se heurte à la violence du sang répandu. C'est aussi ça, la France.    

Et ils oublieront la colère – Elsa Marpeau -  Série noire Gallimard – 235 pages – 19,50€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 18 janvier 2015




jeudi 5 février 2015

Club des cinq





 Les cinq ados inséparables sont devenus grands et gros. C'est l'un d'eux, le docteur Paul Becker qu'on enterre, même si le narrateur qui observe cette scène de loin est formel: l'assassin a raté sa cible. Il est bien placé pour le savoir puisque c'est lui Paul Becker. Un démarrage appétissant pour arpenter les routes à la recherche d'un assassin caméléon au savoir faire très efficace.





Les fantômes d'Eden – Patrick Bauwen – Albin michel – 634 pages – 22,50€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 1er février 2015




mercredi 4 février 2015

Dordogne ésotérique





 Jean-Luc Aubarbier est un cumulard. Historien des religions, libraire, romancier, il publie un thriller passionnant sur les trésors enfouis du château de Commarque. Des templiers du douzième siècle à l'occupation allemande, l'ancienne commanderie attire la convoitise des chasseurs de Graal. Avec un couple d'enquêteurs aventureux et complices dans leur fraternité maçonnique, on se surprend à frissonner au cœur du Périgord.   





L'Échiquier du temple – Jean-Luc Aubarbier – City Éditions – 304 pages – 18,50€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 25 janvier 2015




mardi 3 février 2015

Veuve poignante






 Quand un patron de presse passe de vie à trépas, Quirke, le médecin légiste irlandais au foie fragile, doute du suicide et trouve la veuve poignante. Elle est d'origine française et il l'a rencontrée à un 14 juillet de l'ambassade de France. On est en 1952 et, comme chez Millar, on finit toujours par buter sur le portail d'un pensionnat repérable à ses odeurs "de chou bouilli, (…) la puanteur du malheur même."





Mort en été – Benjamin Black – Traduit de l'anglais par Michèle Albaret-Maatsch – 10/18 – 355 pages – 8,10€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 25 janvier 2015




lundi 2 février 2015

Faim de loup






 Le rêve du prédateur ne s'épuise jamais dans le passage à l'acte. C'est cette faim pulsionnelle que Sylvie Granotier va disséquer dans la dérive d'un pervers imprévisible et implacable. L'ogre qu'elle nous décrit a quitté la forêt profonde pour chasser les jeunes filles imprudentes sous le soleil des plages, mais le piège qui va le perdre est tendu par un petit chaperon courageux et obstiné. Un bon suspense. 





Personne n'en saura rien – Sylvie Granotier – Albin Michel – 243 pages – 18€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 25 janvier 2015