lundi 30 juin 2014

Noire et Blanc


 L'Afrique se déchire dans des conflits  où s'affrontent les appétits de pouvoir des seigneurs de la guerre. Jusqu'à présent, on prê­­tait davantage ces travers  à l'Afrique francophone, hé­ri­­­tière d'un colonialisme sans nuance auquel on imputait tou­­tes les tares des nouveaux régimes. L'Angle­terre par contre était sou­vent prise en exemple pour la façon dont elle avait su fai­re partager ses valeurs huma­nitaires et démocratiques aux éli­tes de ses anciens domi­nions.




 Dès 1995, Pierre Cherruau nous livre quel­ques clés sur les népotismes locaux et remet les pendules à l'heure en nous proposant un tableau du Nigeria miné par la corruption et les trafics en tous genres. Mais ce roman noir est tout sauf un pamphlet. Il vise juste parce que le héros n'en est pas un. Simplement un coopérant englué dans les mêmes combines que les petits blancs qui survivent au-dessus de leurs moyens en cohabitant avec la misère du tiers-monde. 




 Amoureux d'une Noire qu'on retrouve assassinée, un dernier sursaut l'empêche d'oublier l'épisode dans les bras d'une autre femme. Au ras des cases et des poussières du Plateau de Jos, il cherche alors une vérité moins locale qu'il n'y parait. En amour aussi, semble-t-il, il faut savoir choisir sa couleur.

Nena Rastaquouère – Pierre Cherruau – Baleine – 8€ (librairies en ligne)
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche




vendredi 27 juin 2014

"Tant qu'il y aura des cous, il y aura des cordes."



 Deuxième étape dans cette trilogie proposée par Tim Willocks et deuxième occasion de perdre son souffle, d'éprouver ce fameux vertige littéraire après lequel chaque lecteur s'en va risquer la quiétude de ses nuits. Dans la Religion, Mattias Tannhauser, chevalier de Malte, plongeait déjà dans l'horreur de la guerre que se livraient Chrétiens et Musulmans. De ce conflit pour le pouvoir légitimé par l'artifice d'une exigence morale et spirituelle, on retrouve les faux-semblants dans Les Douze Enfants de Paris.



 Tout se déploie en cette seule journée du 23 août 1572. Aux portes de Paris, Mattias s'apprête à retrouver sa femme Carla. Elle est enceinte, invitée au mariage princier et bientôt retenue prisonnière. Toutes les qualités d'une héroïne conjuguées à celles de Mattias, infatigable combattant qui n'aime ni la guerre ni les compromissions, produisent avec l'arrière-plan historique les ingrédients d'un gentil roman d'aventures. Mais dès les premières pages, on est pris à la gorge par les vapeurs soufrées d'un monde violent. 




"Tant qu'il y aura des cous, il y aura des cordes", voilà le credo du psychiatre embusqué derrière l'écrivain. Entre les huguenots et les catholiques, c'est une guerre de pouvoir, comme entre Chrétiens et Musulmans.

 Les signes de cette férocité que Willocks inscrit au générique se lisent dans le décor. Le Palais du Louvre est une tombe excrémentielle. Piétiner dans la merde, s'enivrer de purin, contempler des monceaux de cadavres constituent l'ordinaire des hommes. Cocagne, où Carla est emmenée par le tueur Grymonde, est ce trou noir de Paris grouillant d'une plèbe arrachée à elle-même pour s'épaissir en boue sur les frontières du monde civilisé. Ici, on ne massacre ni pour Dieu ni pour le diable mais pour une plume de chapeau. Au nord des halles, ce sont les "cours". Dans ces repaires de voleurs, Alice, la mère de Grymonde, a désappris les superstitions qui entravent la conscience. Willocks nous offre l'étrange portrait d'une femme que la crasse et le dénuement ont contribué à rendre sage et vertueuse. Sorcière soumise aux forces de la nature et aux rapports secrets qu'elle entretient avec la vie humaine.

 Dans ce déferlement de suppliciés, les enfants arrachés à leur destin par Mattias et Carla sont des étapes initiatiques vers la lumière incertaine de l'aube. Et peu importent les invraisemblances du scénario. Peu importent l'ésotérisme de cette traversée de la nuit, les interrogations sur la vision du monde terriblement pessimiste de Tim Willocks. Il reste au lecteur le vertige, la dissolution des heures au fil des pages et cette peur secrète d'être emporté dans le torrent nocturne.

Les Douze Enfants de Paris – Tim Willocks – Traduit de l'anglais par Benjamin Legrand – 940 pages – 24€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 22 juin 2014




jeudi 26 juin 2014

Petites leçons de ténèbres






 On peut évoquer Edward Bunker ou le roman d'Enrique Medina, "Les Tombes" (L'Atalante) mais Tim Willocks a une façon très singulière de nous enfermer avec ses monstres. Green River, apocalypse pénitentiaire programmée par un directeur fou est d'abord sorti en 1995 chez Plon sous le titre "L'odeur de la haine" avant cette réédition chez Sonatine. C'est un huis-clos dévastateur rendu encore plus effrayant par l'inquiétante réalité que l'auteur insuffle à ses personnages.






 Si Green River était une plongée hallucinante dans l'univers carcéral, le premier roman de Willocks délivrait déjà un scénario d'une grande violence dans lequel évoluaient une ancienne prostituée entre deux frères pétris de haine l'un pour l'autre, et un flic hors norme et manipulateur, hommage évident à Orson Welles. A mille lieues des tics hollywoodiens de Barry Gifford, la noirceur que nous renvoie Willocks est enracinée dans la genèse des hommes. Banal? Alors, écoutez la musique, et vous changerez d'avis.





Green River – Tim Willocks – Traduit de l'anglais par Pierre Grandjouan – Pocket – 480 pages – 7,70€ - ***
Bad City blues – Tim Willocks – Traduit de l'anglais par Elizabeth Peellaert – Points Seuil – 298 pages – 7,30€ - ***
Lionel Germain – D'après des articles parus dans Sud-Ouest-dimanche en 1995 et 1999




mercredi 25 juin 2014

Débarquement






 Les plages de Normandie et les cérémonies qui s'y déroulent ne nous invitent pas seulement à "pleurer les morts, mais à ne jamais oublier le courage de tous" comme l'aurait confié Kennedy à Cornelius Ryan. Patrick Amand offre un bouquet de nouvelles où le courage des anonymes est au rendez-vous de l'Histoire. Hommage à Fajardie et Amila, les salauds ordinaires nous rappellent aussi que le blues plane toujours sur Omaha.






Omaha blues – Patrick Amand – éditions du Caïman – 197 pages – 12€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 22 juin 2014




mardi 24 juin 2014

Arc-en-ciel






 L'Afrique du Sud n'en a toujours pas fini de régler ses comptes avec l'apartheid. L'auteur de "La nuit divisée" revient avec le portrait d'une juriste, haut-fonctionnaire du nouveau gouvernement. Attachée à un autre combat, celui qui consiste à promouvoir l'égalité des droits entre les hommes et les femmes, elle voit ressurgir les fantômes de son passé quand un soldat menacé de l'ancien régime demande son aide.




La tuerie d'octobre – Wessel Ebersohn – Traduit de l'anglais par Fabienne Duvigneau – Rivages – 413 pages – 10,65€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 22 juin 2014




lundi 23 juin 2014

Cochons d'Inde






 Des disparitions de petites filles victimes de prédateurs, des rapports de maîtres à esclaves qui protègent les notables indiens des accusations portées contre eux, un système de dot qui ruine des familles et continue de provoquer des drames sanglants, c'est cette fureur sombre d'un pays condamné à la frustration sexuelles par des traditions encore puissantes que nous raconte Jean-Claude Derey avec beaucoup d'humanité.




Notre voisin le diable – Jean-Claude Derey – Rivages – 237 pages – 8,15€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 22 juin 2014




vendredi 20 juin 2014

L'odeur du gazon


"Cette nuit-là, j'ai rêvé que j'étais Zidane et je frappais un coup franc à vingt-cinq mètres des cages légèrement décalé à gauche de la surface et le mettais en pleine lucarne."




 Comme dans "Intérieur Nord", Marcus Malte prend le temps d'un travelling sur des destins en train de basculer: un adolescent en colonie de vacances et son mystérieux copain, des jeunes en colère contre le sort fait à la planète ou un Zidane en herbe, petite chèvre de Monsieur Seguin perdu dans ses rêves de gazon sur la couchette de sa cellule, on le sent dès les premières lignes, tous n'auront que la nuit devant eux.





Toute la nuit devant nous - Marcus Malte - Zulma - 126 pages - 15 euros - ** -
Lionel Germain




jeudi 19 juin 2014

Noir Brésil






 "Les événements narrés ici sont rigoureusement véridiques. Qu'ils ne se soient pas produits, n'a que peu d'importance." Bel­le provocation en exergue à ce roman de la fin des années 90 qui nous parle d'un Rio à cent lieues des clichés sur les vertiges sensuels de la sam­ba. Destiné à doucher l'enthousiasme des supporters, ce n'est pas le foot mais le crime ici qui fait école, sous toutes ses for­mes: corruption, chantage, assassinats.




L'homme qui acheta Rio – Aguinaldo Silva – Série noire Gallimard – 256 pages – 7,80€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche - 15 juin 2014




mercredi 18 juin 2014

Chasseur de frime








 Joseph Incardona avait déjà écrit des nouvelles d'une noirceur absolue avant d'intégrer officiellement la famille du polar avec "Remington", publié en 2008 chez Fayard Noir. Les fans du nouvelliste retrouveront sa patte dans ce roman où télé réalité et déconnexion du réel fonctionnent en oxymore. Le narrateur, partagé entre le hooliganisme clandestin et l'obscénité générique du show-business, n'est pas sans rappeler le Patrick Bateman d'American Psycho.



Trash Circus – Joseph Incardona – Parigramme – 220 pages – 14 euros - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 29 avril 2012




mardi 17 juin 2014

Stade Système


 L'univers du foot a plusieurs facettes: sportive, pour se distraire les gambettes, commerciale, pour engranger les devises, et spectaculaire, pour fabriquer les stars. La première est un passage obligé pour tenter de capter les deux autres. Business et star-système font saliver les mafieux que Cherruau dénonçait à l'occasion d'une autre coupe du monde.






 Dans Nena Rastaquouère, un premier roman publié chez le même éditeur, il nous présentait le Nigéria dont l’évolution post-coloniale est loin d’être un modèle du genre. Avec “Lagos 666”, il double la mise en s’intéressant cette fois au rôle ambigu des clubs européens face aux négriers qui leur proposent de la chair fraîche.












 Enfin, dernière couche en 2006, Pierre Cherruau s'associe à Claude Leblanc pour enfoncer le clou du foot-business. Ce sera "Ballon noir" qui raconte la disparition d'un joueur africain pendant son transfert vers le Japon. Dénonciation d'un système mafieux où la corruption est la règle générale.






LAGOS 666 - Pierre Cherruau - Baleine - 200 pages – 8€
Ballon noir – Pierre Cherruau et Claude Leblanc – L'Ecailler du Sud – 244 pages – 14€ - **
Lionel Germain




lundi 16 juin 2014

Boss des matches






 Malgré cette belle victoire des Bleus contre le Honduras, on va évidemment chercher la petite bête dans le placard du vestiaire. Avec David Peace, le regard critique est celui d'un connaisseur. Son prochain livre à paraître en septembre, "Rouge ou mort" (Rivages) est d'ailleurs consacré une nouvelle fois à un joueur de foot, Bill Shankly, qui devint l'entraîneur de Liverpool entre 1960 et 1974.








 Dans "44 jours", on partage le destin hors norme du manager de club Brian Clough qui passa de joueur à entraîneur à la fin des années soixante. Comme une parenthèse dans l'exploration du crime à l'anglaise, ce roman n'en reste pas moins un roman noir au style fiévreux. Brian Clough a connu la gloire sur les terrains en marquant plus de 200 buts avant de se résoudre à diriger un club, sa carrière de joueur s'étant arrêtée sur accident au début des années soixante. David Peace isole les 44 jours, en 1974, qui verront sa chute et celle de Leeds United. 



44 jours – David Peace – Traduit de l'anglais par Daniel Lemoine – Rivages – 473 pages – 9,50 euros - *** –
Lionel Germain




vendredi 13 juin 2014

Voilà où nous en sommes






 "Avant la misère sociale, il y a le malheur et la détresse individuelle, pas forcément de nature sociale ou économique". Cette affirmation de Julien Suaudeau face à Natacha Polony sur le site du Figaro éclaire ce gros roman sur la vengeance et la déréliction. Violent constat qui fait de la religion la maladie opportuniste du désespoir. Trop tard pour les bons sentiments. Voilà où nous en sommes: au bord du gouffre. 




Dawa – Julien Suaudeau – Robert Laffont – 491 pages – 21€ - ***
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 8 juin 2014




jeudi 12 juin 2014

Éloge de la lenteur








 Benoît, le magasinier de vingt ans, n'appartient pas à son époque. Président du Mouvement pour la Promotion de la Lenteur, il fomente des contretemps oniriques en bourlinguant sur les mers australes et s'oppose aux ultimatums de la modernité. Un très joli roman, ni noir, ni rose, en apesanteur au-dessus du vrombissement électrique qui accompagne la rotation de notre chère planète. Indispensable.  




Le jeune homme qui voulait ralentir sa vie – Max Genève – Serge Safran – 224 pages – 14,50€ - **
Lionel Germain




mercredi 11 juin 2014

Vieux tandem






 Ellery Queen est le raccourci d'un tandem d'auteurs américains constitué à la fin des années vingt. Leur personnage, l'écrivain Ellery Queen, assiste son père, l'inspecteur Richard Queen de New-York. Dans cette aventure écrite au milieu des années cinquante, Richard est à la retraite. Seul et désœuvré, il tombe amoureux d'une vieille nurse après la mort suspecte d'un nourrisson. Digne et rafraichissant. 




Le cas de l'Inspecteur Queen – Ellery Queen – Bibliobomnibus – 192 pages – 9€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 8 juin 2014



mardi 10 juin 2014

Drugstore marseillais




 Le héros borderline se porte toujours aussi bien dans le polar mais Massimo Carlotto se distingue avec Bernadette. Elle est chouette. Commissaire carbonisée et reléguée aux basses besognes, B.B., comme on la surnomme, est chargée d'empêcher les gangs sud-américains de transformer Marseille déjà capitale du partage du plomb, en lessiveuse d'argent sale. On va chouiner sur la Canebière mais c'est noir et ça pulse.




Le souffle court – Massimo Carlotto – Traduit de l'italien par Serge Quadruppani – 220 pages – 18€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 8 juin 2014




vendredi 6 juin 2014

Guerre au crime et crimes de guerre


 Dans sa préface, Thierry Bourcy le dit lui-même, il aurait pu s'inspirer d'Arsène Lupin pour imaginer Célestin Louise, son héros, et maquiller l'arrière-plan historique de la Première Guerre pour n'en garder que des échos lointains. Mais quand on plonge dans les archives, qu'on co-écrit le scénario de "La Tranchée des espoirs", qu'on a lu Dorgelès, Remarque et Jünger, il est difficile d'imaginer un personnage virevoltant avec insouciance dans la France de 14-18.




 Célestin Louise sera donc un flic, jeune, épris de justice, et happé en novembre 1914 dans le premier trou noir du vingtième siècle. De "La cote 512" au "Gendarme scalpé" on suivra les années de guerre en cinq étapes. Célestin sera confronté à la mort d'un lieutenant en pleine mitraille, au vol des plans du petit char d'assaut de Renault, aux trafiquants d'armes et aux traîtres. Il découvrira ces hommes du nouveau monde venus mourir sous la mitraille allemande et ces femmes soudain sorties de l'ombre pour assumer les premiers rôles. 



 Bien avant Pierre Lemaître, Thierry Bourcy dessine le portrait d'un héros dont le combat singulier semble perdu d'avance. Dans cette France à la renverse, que vaut encore la mort d'un homme au milieu du charnier?
 
Célestin Louise, flic et soldat dans la guerre de 14-18 – Thierry Bourcy – Folio – 1110 pages – 14,80€ -
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 1er juin 2014

Sélectionné pour le Prix du polar Sud-Ouest/Lire en poche

Vote ouvert à tous les internautes sur le site où de nombreux lots sont à gagner: une année de lecture en livres de poche et une invitation à la soirée de gala.




jeudi 5 juin 2014

Terre promise







 "Là où il y a des victimes de guerre, les criminels de guerre ne sont jamais loin". Liad Shoham met le doigt là où ça fait mal dans ce polar qui dénonce les mafias organisées autour de l'exploitation des demandeurs d'asile. En Israël, le "problème" palestinien focalisait l'attention de Batya Gour, journaliste disparue, ou de Yishaï Sarid, l'auteur du "Poète de Gaza". Liad Shoham est une voix nouvelle. A suivre. 




Terminus Tel-Aviv – Liad Shoham – Traduit de l'hébreu par Jean-Luc Allouche – Les Escales – 378 pages – 21,90€ - **
Réédition ctobre 2015 - 10/18 - 480 pages - 8,40€ -
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 1er juin 2014








mercredi 4 juin 2014

Infidèles






 La télé l'a rendu familier grâce au visage de Thierry Godard qui a la lourde responsabilité d'assumer tous les héros perdus du service public. Il le fait bien et Alexis Lecaye alimente la chaudière en lui concoctant des aventures douloureuses pour son égo de flic viril. La belle Marion le trompe, sa copine alibi se fait descendre dans un massacre collectif et Martin se retrouve une fois de plus en pétard contre les jolies femmes.



Dame de feu – Alexis Lecaye – Le Masque – 396 pages – 19€ - **
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 1er juin 2014




mardi 3 juin 2014

La conquête de soi






 Il faut du souffle et de la puissance, ce dont Antonin Varenne ne manque pas, pour raconter cette histoire qui embrasse la fin du dix-neuvième siècle et nous fait partager le destin d'un personnage sombre et aventureux, le sergent Bowman, ancien de la compagnie des Indes. Guerre, misère et obstination dans la vengeance le mèneront jusqu'aux pistes poudreuses de la Conquête de l'Ouest américain.




Trois mille chevaux vapeur – Antonin Varenne – Albin Michel – 560 pages – 22,50€ - ***
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche – 1er juin 2014




lundi 2 juin 2014

État policier






 Grâce à ce travail remarquable de Vincent Platini, enseignant chercheur à Berlin, voilà une anthologie qui reflète bien les interrogations de la censure et les ruses des écrivains sous surveillance. Depuis les années trente, pour les nazis la figure valorisée du simple flic engendre un héros pathétique au sens propre, qui fonctionne à l'instinct en fuyant la parade "des petites cellules grises", symbole honni du "système" anglo-saxon. 




Krimi – Vincent Platini – Anacharsis – 445 pages – 23€ - **
Lionel Germain