lundi 30 juin 2014

Noire et Blanc


 L'Afrique se déchire dans des conflits  où s'affrontent les appétits de pouvoir des seigneurs de la guerre. Jusqu'à présent, on prê­­tait davantage ces travers  à l'Afrique francophone, hé­ri­­­tière d'un colonialisme sans nuance auquel on imputait tou­­tes les tares des nouveaux régimes. L'Angle­terre par contre était sou­vent prise en exemple pour la façon dont elle avait su fai­re partager ses valeurs huma­nitaires et démocratiques aux éli­tes de ses anciens domi­nions.




 Dès 1995, Pierre Cherruau nous livre quel­ques clés sur les népotismes locaux et remet les pendules à l'heure en nous proposant un tableau du Nigeria miné par la corruption et les trafics en tous genres. Mais ce roman noir est tout sauf un pamphlet. Il vise juste parce que le héros n'en est pas un. Simplement un coopérant englué dans les mêmes combines que les petits blancs qui survivent au-dessus de leurs moyens en cohabitant avec la misère du tiers-monde. 




 Amoureux d'une Noire qu'on retrouve assassinée, un dernier sursaut l'empêche d'oublier l'épisode dans les bras d'une autre femme. Au ras des cases et des poussières du Plateau de Jos, il cherche alors une vérité moins locale qu'il n'y parait. En amour aussi, semble-t-il, il faut savoir choisir sa couleur.

Nena Rastaquouère – Pierre Cherruau – Baleine – 8€ (librairies en ligne)
Lionel Germain - Sud-Ouest-dimanche