mercredi 20 février 2013

Sous le soleil de Mexico



 "41", c'est un numéro de calibre. Mais au Mexique, comme le révèle le traducteur, ce nombre est aussi associé de façon péjorative, à la répression d'une soirée dansante réservée aux homosexuels, soirée à laquelle participait le gendre du président Porfirio Diaz en 1901. A l'issue de cette affaire, 41 personnes furent condamnées aux travaux forcés.
  Tiré d'un fait divers, le roman de Guedea prouve que la morale officielle n'a guère progressé depuis un siècle. Tolérance légale oblige, les homosexuels ne sont plus des criminels, mais le crime les frappe toujours autant et les politiciens font de la résistance.
 
 
 
 Les procès-verbaux indigestes constituent le contrepoint objectif au récit parfois délirant d'un gamin surnommé "le Japonais", entraîné dans une spirale décadente par des adultes pervers. L'homosexualité est une chose, la prostitution contrainte des enfants de la rue en est une autre. La corruption et la dissolution des mœurs de certaines élites mexicaines favorisent l'amalgame dont se satisfont les pouvoirs répressifs, enclins à chercher des bouc-émissaires. Terriblement pessimiste.
 
 
 
 
 
41 – Rogelio Guedea – Traduit de l'espagnol par Florence Olivier - Ombres noires – 224 pages – 18,90€ - **
Lionel Germain – Sud-Ouest-dimanche – 17 février 2013